David Hockney apporte un vent de fraîcheur et de vitalité avec son « Year in Normandie » présentée au Musée de l’Orangerie jusqu’au 14 février 2022. Fan du polaroïd, de la photo et à la fois du cubisme, l’artiste élabore à partir des années ’70 des images éclatées, proches de l’expérience sensible. Il utilise l’iPad depuis maintenant plus de dix ans. Installé dans le Pays d’Auge depuis début 2019, Hockney découvre tout un nouveau terrain de prédilection et finit par créer plus de cent images en quelques semaines. On rentre directement dans une composition en aplats juxtaposés. L’oeuvre horizontale est d’autant plus immersive: le cycle des saisons baigné de lumière impressionniste semble réel comme une attraction 360 degrés à Disneyland. Cette frise grandiose de plus de quatre-vingt-dix mètres a été créée d’abord sur Ipad lors du premier confinement national en mars 2020, ensuite imprimée sur papier. « Les Nymphéas » de Monet, la broderie de Bayeux (la Tapisserie de la reine Mathilde relatant en un seul morceau la conquête de l’Angleterre par Guillaume au XIème siècle) ainsi que les anciens rouleaux peints japonais et chinois ont été la source d’inspiration. Deux parties supplémentaires complètent le tout: à l’étage, le châssis d’une fenêtre symbolique composé de créations iPad évoque d’autres oeuvres intimistes de l’auteur: les « Bigger Trees near Warter » (2007) et « Le Grand Canyon » (1998), pour donner ensuite l’invitation au lever de soleil. Ceci est un mini- film aux accents « pop » rempli d’espoir du réveil et de la beauté radieuse. Ne soyez pas dupe, la mort et la réflexion autour de l’acte même de la création y sont bien présentes.
Ici en bas, la succulence des couleurs merveilleusement optimistes, des troncs d’arbres roses est perturbée par une chose: le vide écrasant de l’Espace. Eternel, unique, solitaire. Indifférent? Pas de point de fuite, ni d’ombres. La Nature vive mais pas d’Homme. Uniquement ses traces inoccupées, telle une chaise vide qui rappelle les deux dernières années, ce Temps le plus bizarre de nos jeunes vies.
*Les images prises lors de l’exposition












































