Ce week- end encore l’oeuvre extraordinaire de Schiaparellli est mise à l’honneur par le Musée des Arts Décoratifs à Paris dans une scénographie immersive de Nathalie Crinière. Entre 6387 dessins, 272 costumes, accessoires de mode, peintures, sculptures, flacons, céramiques, affiches, photographies et une série de bijoux- symboles de la liberté, cette expo nous enivre en représentant tout un nouvel art de vivre proposé par Elsa et son milieu à partir des années ’20. Etalé sur 2 niveaux, le projet offre un parcours paradoxal de la mémoire de la couture vue comme incarnation de la modernité.
Chaque gant, chaque robe, chaque boucle d’oreilles ou broderie personnifient cette rupture avec le traditionalisme, d’autant plus qu’ils s’inspirent de la pensée de Salvador Dali, Man Ray, Elsa Triolet, Marcel Vertès, Jean Cocteau, Bébé Bérard, Van Dongen, Horst, Cecil Beaton, Hoyningen- Huene, Alberto Giacometti, Jean- Michel Frank, Meret Oppenheim… mais aussi de Jean Dunand, figure artistique majeure de l’Art Déco ou encore d’Albert Lesage, le fameux créateur de l’atelier. Une galaxie d’artistes célèbres accompagne donc Schiaparelli directement ou indirectement dans son travail.
Elsa arrive à Paris en 1922 et se lance dans la mode après la rencontre avec Paul Poiret. En 1934 ses premiers parfums sont nés. En 1935, elle installe ses salons de couture au 21, place Vendôme avec la boutique « Schiap » au rez-de-chaussée du bâtiment. C’est aussi à ce moment là qu’elle donne une thématique à part à ses collections: « la Commedia dell’arte », « le cirque », « les signes du zodiaque », « le papillon » pour citer quelques- unes seulement.
Les mondes surréalistes n’oublient pas non plus celui des dernières années: l’héritage du style Schiaparelli est révélé par des silhouettes signées Christian Lacroix, Azzedine Alaïa, John Galliano et Yves Saint Laurent. En 2019 Daniel Roseberry est nommé à la direction artistique, ses projets faisant souvent référence au mouvement cher à Elsa. Ils constituent en même temps une fusion entre la technicité et l’expérimentation osée, une succession digne du courage créatif de la fondatrice.
Une pause tellement imméritée dans le cauchemar ukrainien, cette exposition « Proust » au Carnavalet inondé du soleil froid du dimanche matin. Un roman parisien, avec tout son milieu, tous ses personnages- clés, tous ses objets et tous ses faubourgs- phares. La toponymie d’une ville- reine définie dans les moindres détails, une foule de gens l’admire un air ébahi par cette multitude de sources. « Par exemple, le dimanche matin, l’avenue de l’Impératrice, à cinq heures, le tour du Lac; le jeudi, l’Eden- Théâtre; le vendredi, l’hippodrome… » Swann conseillait Odette de Crécy et toi, le visiteur, tu peux faire de même, tout en restant sur place, au musée.
Une marée humaine stagne autour d’une télé comme des fourmis prises dans le miel: ceux qui connaissaient Marcel personnellement racontent leurs souvenirs à l’écran. Quelqu’un ôte son masque de chaud, l’autre reste tellement longtemps devant une oeuvre que je perds l’espoir de pouvoir me rapprocher, je reviendrai plus tard.
Des photos: Petit pâtissier au Luxembourg (1900-1906), femmes, dames, et enfants, la haute bourgeoisie à l’exposition universelle (1900). Des Tableaux. Claude Monet « Au Parc Monceau », Edmond Georges Grandjean donnant la « Vue des Champs- Elysées depuis la place de l’Etoile » (1878), « La Place de la Concorde » par Henri le Sidaner (1909) submergée de pluie, enfin l’inattendue « Vue de Delft » (1660- 1661) de Vermeer. Le salon parisien et les rendez- vous mondains: en fin observateur- entomologiste, Proust usa de son génie pour créer l’ambiance unique de la « Recherche du Temps Perdu » dont les premières éditions sont également présentées. Choquée par la réalité de l’écriture manuelle, la vérité même de petites corrections de texte, je les regarde minutieusement, le coeur battant.
Un monde disparu vu à travers le monocle amplifiant avec zèle les subtilités de la société. Entre la comtesse de Greffulhe (1860-1952) et Anna de Noailles née Brancovan, entre la beauté de la capitale et l’horreur des bombardements allemands vue du balcon du Ritz en 1917: le pouvoir des choses. Des gants, des chapeaux. Une ombrelle.
« Je portais les seules fleurs de la chambre: guirlande, sans pollen ni parfum, étalée de tout mon long sur la chaise longue. Le lit de repos des amis venus causer, le banc d’où l’on pouvait voir le Grand couché. Mon dossier est encore neuf, sans accroc, sans traces d’appui. Mais, regardez bien, là, vers le milieu, l’usure de ma toile devenue plus bleue de s’être frottée aux gens du Monde, venus du dehors, apporte- avec le parfum de la vie- un peu d’air pur » dit la Chaise longue* de Marcel.
Personne ni rien d’entre eux ne savait qu’ils finiraient un jour ici, utiles désormais uniquement aux yeux des étrangers venus des pays lointains.
« J’ai d’abord été un morceau de bambou, du bois, la peau d’une bête, du métal arraché à la terre. Unis les uns aux autres, nous sommes devenus ce sur quoi on s’appuie, ce qu’on brandit, avec quoi on heurte à une vitre, une porte. Je suis l’objet du dehors. En moi sont gravées les initiales des deux amis que l’écriture du livre a désunis. Je porte aussi, gravées en moi, les traces de la main, quand elle n’écrivait pas. D’une main à d’autres je suis passée et, suspendue au mur du musée, plus rien désormais ne me touche.» annonça la Canne* offerte à l’écrivain par Louis Joseph Suchet d’Albufera
Devant Carnavalet, je médite encore un petit peu quelques tulipes rouges au jardin singulièrement calme, tel le visage de Proust me regardant du haut d’une grande affiche.
A visiter jusqu’au 10 avril 2022, attention à réserver votre place sur Internet
David Hockney apporte un vent de fraîcheur et de vitalité avec son « Year in Normandie » présentée au Musée de l’Orangerie jusqu’au 14 février 2022. Fan du polaroïd, de la photo et à la fois du cubisme, l’artiste élabore à partir des années ’70 des images éclatées, proches de l’expérience sensible. Il utilise l’iPad depuis maintenant plus de dix ans. Installé dans le Pays d’Auge depuis début 2019, Hockney découvre tout un nouveau terrain de prédilection et finit par créer plus de cent images en quelques semaines. On rentre directement dans une composition en aplats juxtaposés. L’oeuvre horizontale est d’autant plus immersive: le cycle des saisons baigné de lumière impressionniste semble réel comme une attraction 360 degrés à Disneyland. Cette frise grandiose de plus de quatre-vingt-dix mètres a été créée d’abord sur Ipad lors du premier confinement national en mars 2020, ensuite imprimée sur papier. « Les Nymphéas » de Monet, la broderie de Bayeux (la Tapisserie de la reine Mathilde relatant en un seul morceau la conquête de l’Angleterre par Guillaume au XIème siècle) ainsi que les anciens rouleaux peints japonais et chinois ont été la source d’inspiration. Deux parties supplémentaires complètent le tout: à l’étage, le châssis d’une fenêtre symbolique composé de créations iPad évoque d’autres oeuvres intimistes de l’auteur: les « Bigger Trees near Warter » (2007) et « Le Grand Canyon » (1998), pour donner ensuite l’invitation au lever de soleil. Ceci est un mini- film aux accents « pop » rempli d’espoir du réveil et de la beauté radieuse. Ne soyez pas dupe, la mort et la réflexion autour de l’acte même de la création y sont bien présentes.
Ici en bas, la succulence des couleurs merveilleusement optimistes, des troncs d’arbres roses est perturbée par une chose: le vide écrasant de l’Espace. Eternel, unique, solitaire. Indifférent? Pas de point de fuite, ni d’ombres. La Nature vive mais pas d’Homme. Uniquement ses traces inoccupées, telle une chaise vide qui rappelle les deux dernières années, ce Temps le plus bizarre de nos jeunes vies.
On le sait, l’épidémie de corona reprend ces derniers jours de l’ampleur en Europe et le nombre de nouvelles contaminations est en hausse effrayante, exponentielle. Nous voilà reconfinés…, rien n’empêche en revanche de se remémorer les bons moments du début des vacances… Ce matin, je vous propose quelques souvenirs du mois de juillet où la vie représentait un fantôme de liberté: elle semblait moins dure et légèrement moins angoissante qu’aujourd’hui. Et surtout, les « clusters » épidemiques qui faisaient pourtant partie du quotidien étaient temporairement moins nombreux. La pseudo- sécurité.
En période normale, non- épidemique, les idées ci- dessous font partie d’une recette 100% réussie pour profiter au maximum et de manière assez originale quand on est de passage à Lille. Quelque part, elles constituent un compte- rendu de l’accalmie estivale:
« D’abord, si entre mardi et dimanche vous savez pas trop quoi faire dans l’après- midi, allez voir la Manufacture des Flandres, Musée de la Mémoire et de la Création Textile (métro ligne 2, descente à « Roubaix- Eurotéléport », ensuite par la Liane 3, arrêt « Fraternité ». Si vous vous décidez à marcher, la route sera assez longue et vous aurez très probablement besoin de Google Maps).
Installé dans une ancienne usine de tissage Craye, ce lieu est un voyage insolite dans le temps. Le cadre industriel 100% brique, les hauteurs sous plafond, les espaces exorbitants vous plongent dans un univers qui est aujourd’hui en grande partie perdu. L’entreprise créée ici en 1914 se spécialisait dans la fabrication de tissus d’ameublement; dans les années ’60 elle était réputée pour ses tapis, ses velours, ses tissus jacquards et pour la production mécanique de tapisseries flamandes médiévales. Les collections présentées dans la salle des machines comportent toute une panoplie exceptionnelle de métiers à tisser. Parmi les spécimens- preuves en soi de l’évolution technique, vous verrez ici ceux qui sont actionnés à la main et qu’on utilisait à la maison au Moyen- Age, ceux qui servaient à fabriquer simultanément des rubans de 12 couleurs différentes ou bien qui sont de nos temps assistés par ordinateur… Des échantillons de tissus innovants, des matières commandées aujourd’hui par le ferroviaire prolongent l’ampleur de ce saut dans le futur. Les travailleurs du textile sont déjà devenus virtuels, de même que leur histoire: ils nous livrent leurs témoignages à partir d’écrans suspendus le long du mur, chacun étant propriétaire de son propre morceau (ultra spécialisé) du passé.
Quand j’ai vu de loin le coin dédié à l’exposition « Roubaix, Métamorphoses d’une ville textile », je me suis dit « mince, il y a là- bas très peu d’objets, presque uniquement des textes, j’aurai jamais le temps de les lire au cours d’une seule visite ». Créé à l’entrée de la Salle des Machines, il passe presque inaperçu à première vue. Puis, tout se passa de manière extrêmement rapide car ces écrits sont plus qu’intéressants. Accompagnés de photos, ils racontent l’aventure unique de la ville, ils jouent avec la forme du récit pour paraître encore plus authentiques. Tout commence à la fin du Moyen- Age quand les seigneurs décident de fonder un gros bourg « drapant », Pierre de Roubaix obtenant alors l’autorisation de Charles le Téméraire de faire « licitement draps de toutes laines ». Roubaix grandit lentement autour du château seigneurial, en passant par une longue période rurale: il est doté alors de 23 hameaux et d’environ 60 fermes. Mais c’est aussi un terrain d’innovation: le bourg entre en concurrence avec Lille, en se spécialisant dans le textile jusqu’à la révolution industrielle. La première machine à filer de 400 broches arrive à Roubaix en 1804 sur ordre d’Eugène Grimonprez. Elle est inventée en Angleterre pour le traitement du coton, s’appelle la « mule- jenny » et jette les bases de la filature industrielle. On reçoit ensuite en 1820 la première machine à vapeur, encore plus puissante et on commence à rajouter les métiers « à la Jacquard » qui mélangent les dessins et les fibres. En 1843 la mule automatique est introduite par Louis Motte Bossut. A partir de 1850, on se dirige vers la mécanisation du peignage de la laine et en 1870, on entame la mécanisation du tissage en faisant appel aux techniques toujours plus performantes.
Les avancées technologiques donnent naissance aux premières usines à partir de 1828 et sont suivies d’une vraie croissance démographique, trois fois supérieure à celle de la capitale. L’envolée est foudroyante, comparable uniquement avec Manchester et Bradford, un autre centre lainier. On passe de 8 091 habitants en 1800 à 125 000 en 1900, quand Roubaix devient la dixième ville française. Elle se construit autour du textile: la plupart des habitants y participent et toutes les branches sont au fur et à mesure réunies dans la ville. Au début de la révolution, c’est-à-dire dans les années 1840, les fondateurs des usines sont fréquemment des descendants de propriétaires terriens et fermiers. L’industrie de l’étoffe détermine le développement frénétique roubaisien tout au long du 19ème siècle. En 1850, la ville jouit déjà d’une grande notoriété et est considérée comme la capitale des tissus façonnés. Roubaix est un fruit de l’âge d’or du capitalisme radieux: à tire d’aile, elle devient une usine en soi, un grand centre européen du textile. Et progressivement, la capitale mondiale de la laine. Son architecture est alors presque entièrement dominée par les besoins de son activité: après les fermes, quelques maisons près de l’église Saint- Martin et les bâtiments de l’époque préindustrielle (l’usine Delattre), arrivent les petits établissements (ex. la distillerie La Confiance) et les bâtiments en rez-de chaussée à sheds (ex. la Manufacture, la filature Cavrois- Mahieu ou l’usine de velours Motte). Les courées, forme du logement installée autour des usines prolifèrent et enfoncent les occupants dans la cohabitation forcée. Ces premières sont à l’époque souvent mal entretenues, équipées d’une pompe à eau/ d’un robinet, d’un tonneau collectant les eaux pluviales et des latrines partagées. Les maisons ouvrières, deuxième forme de logement populaire paraissent un peu plus confortables: elles sont alimentées en eau courante. On se lance par ailleurs dans la construction d’un canal, des banques, d’un hôtel de ville… Entre 1840 et 1870, Roubaix est en plein accroissement, malgré un manque criant d’urbanisme concerté. La ville ne se refuse rien: à partir de 1900, elle dispose également de grands magasins, d’hôtels modernes et d’un tramway alors que la partie sud est encore couverte de champs.
Je m’approche de rares objets exposés dans cette partie, ce sont eux qui transmettent la mémoire: je regarde les briques, les carreaux de céramique. Certains morceaux brillent en noir profond, c’est bizarre, j’ai l’impression de toucher l’histoire. A la même période, de plus en plus d’édifices et de « châteaux de l’industrie » modifient le paysage urbain: l’énorme « usine monstre » de coton créée par Motte- Bossut (1843), la filature Wibaux- Florin (1895), le Conditionnement de la Chambre de Commerce (la Condition Publique) (1901) dédié à l’entreposage de cotons, soies et laines, l’usine de velours Motte (1903)… On veille à ce que ces bâtiments résistent au feu en ayant recours aux techniques spéciales de construction. Difficile à dire quel projet dépasse les autres sans équivoque mais en 1862, on construit la filature Motte- Bossut, l’une des plus remarquables parmi une cinquantaine de grandes usines de cette époque. Un nouveau type de bâtiments apparaît en parallèle. A la fin du 19ème siècle, les patrons du textile, négociants ou fabricants prospères se concentrent à l’ouest de la ville avec leurs beaux hôtels particuliers construits pour les familles Roussel, Motte, Tiberghien, Ternynck, Vanoutryve et Toulemonde. Ils les commandent notamment auprès d’Edouard Dupire et d’Alfred Bouvy, architectes. C’est à ce moment là, en 1880 que l’on construit dix- huit demeures dites du « rang des Drapiers » boulevard du Général de Gaulle. Les affaires fleurissent, on est à l’apogée industrielle de Roubaix. Les grands acteurs de cette épopée textile se transforment en une classe sociale supérieure, ils constituent la bourgeoisie roubaisienne. Les entreprises familiales sont à l’origine du patrimoine partagé entre les fils, les alliances entre les familles telles que les Lepoutre ou les Prouvost deviennent alors fréquentes.
En un siècle, l’industrialisation accélère de manière incroyable, la consommation annuelle de charbon passant de 0 en 1810 à 7 200 000 tonnes en 1910, d’eau de 400 000 m3 en 1810 à 15 millions de m3 en 1910, le nombre d’établissements industriels de 15 en 1810 à 267 en 1910 et le nombre de machines à vapeur de 0 en 1810 à 295 en 1910. Mais qu’en est- il des ouvriers? Au début du 19ème, ces derniers travaillent dans des maison « à l’otil », c’est-à-dire sur les métiers de tissage manuels. Ils dépendent des marchands- fabricants qui achètent les matières premières et les distribuent ensuite aux journaliers et paysans. La part de la force ouvrière augmente avec la production: en 1810, 3500 ouvriers sont actifs mais en 1910 il y en a 60 000. En 1830 les besoins en main d’oeuvre dans des usines sont déjà importants, de plus en plus de tisserands ruraux, de femmes travaillant auparavant dans des mines et d’ouvriers du lin flamand plongé alors en déclin s’installent dans la ville. Entre 1850 et 1970, on fait recours aux employés étrangers. Plusieurs vagues conséquentes d’immigration en provenance de Belgique (la moitié de Roubaix est d’origine belge en 1875), Pologne, Italie, Portugal, Algérie, Maroc, Tunisie et d’Asie se suivent. Les conditions de vie sont pénibles à partir de 1840 et cet état dure pendant des décennies, il ne s’améliore qu’avec l’arrivée des machines. D’abord, les ouvriers s’installent dans les quartiers les plus modestes, ils exercent d’ailleurs dans la chaleur, l’humidité, le bruit et la poussière des fils, 13 à 14h par jour. Personne ne se soucie de la pollution de plus en plus envahissante, provoquée par des cheminées d’usines. Les enfants ne sont pas épargnés: ils travaillent dans les usines dans un contexte difficile et dangereux, par exemple dans les tissages pour réparer les fils cassés sous les machines en fonctionnement. Ils commencent très tôt, à l’âge de 6 ans et travaillent parfois plus de 15h par jour. Cette situation ne commence à changer qu’en 1841 où l’on instaure une interdiction de faire travailler les enfants de moins de 8 ans. En 1881 Jules Ferry décide de rendre l’école obligatoire et gratuite entre 6 et 13 ans. En 1880, une vague de grandes grèves commence et prépare le terrain pour le premier partir ouvrier en 1881 et les premières coopératives postulant le pain moins cher. Henri Carrette, un ancien ouvrier tisserand devient le premier maire socialiste de Roubaix en 1892. En 1904 la journée de travail est réduite à 10h et le salaire moyen d’un ouvrier est l’équivalent de 260 € par mois aujourd’hui. L’année 1919 est celle du premier congé maternité non payé et l’on instaure en 1936 les premiers congés payés. En 1943, une nouvelle avancée a lieu: désormais 1% des salaires sera consacré à la construction de logements pour les employés des usines.
Entre le début du 19ème et la Première Guerre mondiale, tout ce qui se construit à Roubaix est directement lié au textile. Des quartiers entiers sont modelés, comme celui de la filature Motte- Bossut (1843) ou de la filature Cavrois- Mahieu. Le Fort Frasez construit en 1838 concentre une 100 de maisons. A partir de 1860, on travaille sur le développement architectural et l’embellissement de la ville. Ces efforts passent par le captage des eaux de la Lys, l’aménagement du parc de Barbieux, de nouveaux boulevards et d’avenues, ex. l’avenue de l’Impératrice. De nouvelles résidences édifiées dans la partie sud- ouest et le long de nouveaux boulevards à partir de 1880 contribuent à cette image de prestige que l’on essaie d’attribuer à la ville. Très peu de bâtiments pré- industriels subsistent aux changements.
Après la Première Guerre mondiale on essaie de diversifier le paysage urbain et d’améliorer les conditions de vie, en lançant aussi le projet HBM (« habitations à bon marché » décrites déjà dans la loi de 1912) dans le Nouveau Roubaix. Equipées en installations d’eau chaude, froide et d’électricité, elles s’inspirent de l’école moderne d’Amsterdam, d’influences anglo- normandes et d’Art déco. Sur le plan architectural, on entreprend aussi un nouveau plan d’extension et d’embellissement élaboré par Jacques Gréber en 1921. L’hégémonie de l’industrie ne faiblit pas: Roubaix héberge la Bourse mondiale de la laine jusqu’au 1928. Les laines du Pingouin de la Lainière de Roubaix déclenchent dans les années ’30 une nouvelle version de la distribution moderne, la franchise. Le succès global du textile est incontestable et son influence fulgurante.
Le génie des industriels repose non seulement dans l’évolution, l’adaptation et l’innovation constante mais se traduit aussi par les stratégies d’autofinancement et de réinvestissement. Tous ces piliers structurels agissant ensemble permettent le développement et le perfectionnement de la production textile pendant presque 2 siècles. Roubaix est une terre ouverte à l’international: ses patrons- industriels créent des comptoirs d’achat de matières premières et importent la laine d’Afrique du Sud, d’Argentine et d’Australie via Ostende en Belgique, plus tard par train (depuis 1942). Ils ne ménagent par leurs efforts car en parallèle de leur activité en France, ils ouvrent des filiales en Pologne, en Russie et exportent les produits en laine et coton vers tous les voisins frontaliers, la Grande Bretagne et les US.
L’industrie fait émerger plusieurs personnalités célèbres. Joseph Pollet (1806- 1879) est le créateur de la première filature mécanique de laine peignée « Joseph Pollet et fils ». Son fils, Charles Pollet renomme la société « Charles Pollet et fils- Filatures de la Redoute ». Son petit- fils, aussi Joseph Pollet invente le concept de la vente par correspondance en 1922 et crée le premier catalogue de vente à distance en 1928. Grâce à ses idées, Roubaix est pionnière dans la VPC et donne naissance à l’une des sociétés les plus mythiques du marché français. Aujourd’hui, La Redoute est tournée vers l’e- commerce et expédie 12 000 000 de colis par an.
Eugène Motte (1860- 1932), fils d’Alfred Motte- Grimonprez est un grand bâtisseur d’usines et se trouve à la tête du patrimoine industriel familial. Plus tard, il dirige un véritable empire industriel, devient Président de la Chambre de commerce de Roubaix- Tourcoing et maire. Il est à l’origine de construction du nouvel hôtel de ville et de l’achèvement de l’hôpital de la Fraternité.
Jean- Baptiste Lebas, un autre Roubaisien célèbre est maire et ministre du Travail entre 1936 et 1937. C’est lui qui établit les congés payés cités plus haut ainsi que la semaine des 40 heures.
Les innovations industrielles sont accompagnées de progrès entrepris dans d’autres domaines afin d’exprimer une vision complète de la ville moderne: l’hygiènisme, c’est-à- dire la théorie insistant sur la circulation de l’air et de la lumière naît de ces réflexions. Après la Première Guerre mondiale, près de 80% des enfants présentent des signes de tuberculose; l’épidémie fait des ravages notamment dans les familles ouvrières. Dans le souci de préserver la santé publique, on décide donc de construire l’hôpital de « la Fraternité » (1907), des dispensaires antituberculeux ainsi qu’un centre de cure. Une attention des plus en plus soutenue est portée aux vaccinations et à l’inspection médicale des enfants. L’année 1920 voit arriver un Plan de Sauvegarde des enfants qui est à l’origine du futur Centre sportif municipal. La colonie de vacances et l’école de plein air sont ensuite fondées en 1921 par Jean- Baptiste Lebas, maire et Léandre Dupré, son adjoint et médecin. Ce « sanatorium école » conçu pour soigner les enfants anémiques et tuberculeux fini par être intégré au Centre sportif municipal inauguré en 1931 et accueillant chaque année l’arrivée de « Paris- Roubaix ». En 1932, grâce à Albert Baert et toujours dans l’esprit de la mouvance hygiéniste innovante, on entame la construction de nouveaux bains municipaux rue des Champs. Depuis 2001, ils accueillent La Piscine, musée d’art et d’industrie André Diligent. L’école de plein air ferme en 1980, la colonie de vacances en 2012 pour sa part.
En 1950, la région devient la super- héroïne de l’industrie textile: 60% des vêtements en laine portés en France sortent des manufactures de Roubaix et de Tourcoing. En 1953, on dénombre à Roubaix 323 cheminées dont 39 qui subsistèrent jusqu’à aujourd’hui. Roubaix est forte comme Catwoman et profondément changée dans tous ses aspects, elle constitue un patrimoine industriel exceptionnel en soi. Le boom économique semble alors éternel.
Comme d’habitude, on s’y attendait pas, le bonheur semblait trop stable, l’ampleur et les signes matériels de la prospérité trop évidents. Mais, banalité, toute aventure a une fin. Le déclin commence avec la popularisation de nouvelles modes: on remplace progressivement le pantalon en tissu de laine par le jean. Aussitôt, le tricot devient moins prisé; l’industrie textile est désormais définie par les progrès techniques et ses capacités d’automatisation. En revanche, les grands immeubles français et européens s’y prêtant peu, ils refoulent l’avènement d’une nouvelle ère. Le secteur régresse déjà dans les années ’60 alors qu’une vraie crise éclate à Roubaix entre 1970 et 1980, arrive alors la phase de désindustrialisation. Elle est accompagnée de licenciements à grande échelle, de fermetures d’usines et de commerces, de grèves et de destruction sociale. On ferme en 1981 la filature Lepoutre, la Motte- Bossut en 1982. En 1962, l’industrie emploie encore 47 000 personnes, mais elle passe à moins de 12 000 en 1981, une énorme chute. De nombreux bâtiments industriels sont progressivement démolis, les commerces disparaissent rues de l’Epeule, de Lannoy, Grande Rue et avenue Jean- Baptiste Lebas.
Toutefois, les premières reconversions commencent déjà dans les années ’80. On transforme le secteur de « l’îlot Crouy ». Les anciens locaux du négociant Tiberghien deviennent les ateliers d’artistes « Jouret », l’ancienne bonneterie Cavrois, un hôtel d’entreprises. L’ancien peignage Allart- Rousseau et Cie, des lofts, l’ancienne filature Toulemonde, une antenne universitaire ou bien plus tard, l’ancien tissage Roussel, les studios de danse pour les Ballets du Nord. Les anciens bains municipaux se reconvertissent de manière spectaculaire en musée d’art et d’industrie André Diligent, La Piscine. On lance en 1998 une campagne de protection Monuments historiques, puis en 2001, une Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP). En 2001 Roubaix devient par ailleurs l’un des premiers territoires industriels à recevoir le label « Ville d’art et d’histoire ». La Manufacture n’est pas le seul établissement faisant durer la mémoire textile de Roubaix. La Piscine, la Médiathèque de Roubaix ainsi que les Archives municipales contribuent à la rendre vivante. A part le Site patrimonial exceptionnellement riche (5 bâtiments inscrits au « Patrimoine du XXème siècle »), la ville compte de nos jours 44 monuments historiques, ex. les courées Dubar- Dekien et un site classé (le parc de Barbieux).
Aujourd’hui encore, quelques sièges sociaux d’entreprises textiles françaises mondialement connues se trouvent à Roubaix, dont celui de La Redoute, de Damart ou d’Okaïdi. Les 3 Suisses étaient installés ici il n’y a pas si longtemps.
Néanmoins, l’avenir est dans l’adaptation aux contraintes d’une nouvelle réalité globalisée. Une part de plus en plus importante de la vente, de la promotion et de la distribution se fait désormais en ligne. Très rarement, un seul atelier européen suffit pour assurer l’ensemble de la production d’une société textile contemporaine. Okaïdi est par exemple diffusée dans 65 pays et collabore avec de nombreux fournisseurs; sa zone d’approvisionnement s’étend de l’Asie jusqu’aux bassins méditerranéens.
Grâce aux opportunités actuelles, on essaie de renouer avec la vieille tradition. Certes, le textile à Roubaix et dans ses alentours n’est plus du tout ce qu’il était en plein essor de la révolution industrielle du XIXème, l’ancien monde de la surpuissance est mort. Mais on recherche toujours ce même dynamisme, cette même ardeur en adaptant l’offre architecturale et le réseau de transports aux temps modernes. Le métro arrive en 1999. En 2012 à Tourcoing, afin d’exprimer l’engagement de toute une région pour dynamiser une filière textile d’avenir, voit le jour le CETI (Le Centre européen des Textiles innovants). Avec la Plaine Images, il fait partie d’un site d’excellence économique dédié également aux industries créatives, vecteurs de cultures contemporaines. Le CETI a entre autres pour but de concevoir les nouvelles matières, trouver de nouvelles applications, minimiser l’empreinte environnementale de la filière textile et de rendre accessibles les « smart technologies ». Chose remarquable: Le Centre se trouve de nos jours dans le Top 5 des centres techniques mondiaux ! Il s’inscrit dans le principe de Ville Renouvelée mené par la Métropole Européenne de Lille et consistant en une reconversion d’anciennes friches industrielles. Le projet vise le renouvellement urbain. Son échelle paraît importante et englobe 80 hectares partagés entre Roubaix, Tourcoing et Wattrelos, c’est-à-dire le Quartier de l’Union. L’héritage de l’étoffe reste au coeur du patrimoine régional.
Le seul bémol de cette sortie à la Manufacture? Le trajet aller- retour depuis le métro vers le musée. En pleine journée, le quartier était TOTALEMENT vide, à part plusieurs groupes de mecs au regard menaçant, puis quelques ombres se cachant prudemment derrière les rideaux au rez- de- chaussée des immeubles rouge- orange. Le tout embrassé par des rafales chaudes de vent, soulevant des feuilles mortes, sèches comme de l’amadou. Je ne veux pas imaginer ce que ça donne tard le soir mais on remarque facilement que ce quartier nécessite encore énormément de travail de revitalisation. Y venir en voiture ou à plusieurs aurait sans doute été une meilleure idée.
La Manufacture est située au 29, avenue Julien Lagache, les visites guidées se font à 14h, 15h et 16h, il n’y a pas de visite libre et je vous conseille de vérifier toutes les infos actuelles ici. Le tarif plein est à 6€, le réduit à 4€. Ce lieu expose également des créations tout à fait contemporaines, en l’occurrence les broderies que vous pouvez voir ici, dans ma galerie de photos.
Et voici ma deuxième proposition: les ateliers de céramique par Lana Ruellanà La Cofabrik de Lille au 1, rue Charles Delesalle. Vous trouverez ici tous les détails concernant les prix et formules. Le monde de la déco faite- main, tout ce qui rencontre aujourd’hui de plus en plus de succès sur Insta et compagnie, ce qu’on appelle exquisément « du homemade » m’a toujours fascinée. En même temps, je le craignais et l’évitais de loin toute mon enfance, en craignant la nouveauté, l’irréversibilité, la fragilité des éléments. Je privilégiais la littérature et l’écriture que l’on pouvait toujours modifier, corriger, façonner à l’infini à sa manière. Je me sentais puissante en fugacité d’idées et en pouvoir de mots. Et pourtant, cette semaine, une amie artiste m’a proposé de l’accompagner à un cours de modelage mené par Lana, une prof à la fois super sympa, intelligente, délicate et précise dans ses gestes, ses explications. J’y allais le coeur battant, en s’imaginant les techniques compliquées à devoir explorer et mettre en place en seulement 2 h et demi.
Strier, barboter, mélanger les terres: les mots de base m’étaient complètement étrangers. Les élèves autour m’impressionnaient par leurs capacités de concentration et d’aptitudes pour le calcul de proportions. Par prudence, j’ai choisi de créer… attention… un ver de terre en chapeau…que je présente fièrement ici.
Pourtant, la peur disparut vite afin de laisser la place à l’envoûtement par la matière ludique. Je suis sortie de cet atelier rassurée: il s’avère qu’avec beaucoup, beaucoup d’effort et de régularité, les choses physiques, concrètes et palpables sont elles aussi, possibles à apprendre. Aussi, ce qui m’attire davantage, ce sont les émails, le jeu entre le mat et le brillant, le diapré et le terne. Cette ambiance créative du « Thé de Fous » d’Alice au pays des merveilles… Vous souvenez- vous de la théière du Chapelier et de ses versions postérieures, tellement ancrées dans notre pop- culture, toutes plus dingues l’une que l’autre? Les formes « tout est faisable ». Les panoplies de couleurs, de personnages, de boursouflures et d’entonnoirs dédoublés, voire quadroublés? Eh bien, vous pouvez avoir tout ça en vous inscrivant en cours de Lana. J’ai hâte de peindre, puis de cuire mon ver de terre au prochain atelier.
On se demande parfois comment bien sortir du confinement parisien passé dans des micro- apparts super chers au quatrième étage, mais sans forcément partir en fin fond de campagne ni faire de voyages exotiques. Ces derniers, il faut l’admettre, ont perdu pas mal de leur charme à cause du Covid. Je crois avoir trouvé ma solution personnelle et elle se trouve à Hellemmes, en banlieue lilloise. Quelques meilleurs amis en télétravail. Un petit bout de jardin bien calme, ultra- rempli de framboises, de courges Butternut, chou- kale Red Russian, fraises, cornichons et tomates Mikado; débordant de roses sauvages et de lilas. Pas mal de jardinage, y compris de A à Z, c’est-à-dire le semis selon les méthodes de culture appropriées à chaque espèce. 7 chats loufoques, dont 5 assignés en résidence permanente à notre maison. 6 variétés de miel différentes. Des cours de yoga en plein soleil dans l’herbe, au rythme de bruissements authentiques et non pas ceux provenant de YouTube. Ouf, je peux enfin respirer…, pour la première fois depuis 3 mois. Plein, plein de pain cuit- maison à la farine complète et aux graines de tournesol, plusieurs hectolitres de thé bio smoky à côté d’une grande assiette de tartiflette chaude le soir, par un temps pluvieux. Une semaine après, je me retrouve neuve, les batteries mentales sont pleinement rechargées. A refaire, dès que possible!
PS. Sur les trajets Paris- Lille, les départs en cars réalisés par Flixbus sont une alternative intéressante au TGV. Il existe des promos à 18 € environ, l’aller- retour. Par contre, c’est une moins bonne idée si vous devez absolument arriver à un horaire précis: les bus sont souvent annulés et ensuite reportés pour plus tard. Dans ce cas, il vaut mieux réserver un train.
Pour cet article, je me suis largement inspirée de la brochure « Focus Roubaix, Métamorphoses d’une ville textile » Villes & Pays d’Art & d’Histoire
Il s’agit bien évidemment de souvenirs. Les conseils ci- dessus ne s’appliquent pas à la période de circulation active de virus, telle que nous la vivons aujourd’hui. Suivez les consignes officielles des autorités médicales et restez chez vous.
A gdybym Ci powiedziała, że tereny śródziemnomorskie to nie tylko to palące słońce, w południe obracające wszystko w popiół? Świerszcze krzyczące wieczorem tak głośno, że nawet Ella Fitzgerald nie mogła dać im rady? Nie tylko ruiny małych zamków na wzgórzach z wbitą obok tabliczką « właśnie podziwiasz jeden z najpiękniejszych widoków świata ». Gorąca przestrzeń. Morze. Wspaniałe. Szmaragdowe. Gładkie. Odgrywające komedię grzecznej dziewczynki, w przeciwieństwie do swojej bałtyckiej siostry z północy. Warzące otoczaki. Zapach krabów. Rozmaryn. Melon z mozzarellą na śniadanie. Skały schowane pod dziwnie brązowym piaskiem, zdradliwie raniące Ci stopy. Połyskująca cienką warstwą kremu po opalaniu skóra, jego srebrzyste mikro- cząsteczki wszędzie na plastikowych krzesłach. Nie tylko. Olbrzymie lody truskawkowe; zalewają Ci rękę i buty swym upojeniem, zanim zdążysz skończyć ostatnie okruszki waniliowego rożka. Słyszę jeszcze chrupanie. Mały Disneyland: przerażające atrakcje, które gwałtownie wyrzucają w górę dwie osoby naraz. Ziemia najpierw się oddala, później kręci jak świder i kołysze z prędkością światła, pozwalając Ci zobaczyć z lotu ptaka fantasmagorię afrykańskich wybrzeży. Szarobiałe mewy na niebieskim tle. Frytki na plaży. Raczej suche, trzeba je więc dobrze namoczyć w mięsnym sosie wątpliwej świeżości. Wezuwiusz. Dom z XVIII wieku z freskami i kolumnami, wynajęty, bo oferował spokój i nieprzeciętne piękno. Jaszczurki w ogrodzie, całkowicie niewinne. Nocne burze. Przygotowywały z niszczycielską siłą grzmiący atak: kumulowały, wirowały, kotłowały czarne, ciężkie chmury, wybuchały następnie ekstremalnymi detonacjami, rozbijając lampę na piętrze na tysiąc części. Około północy nie mieliśmy już prądu. Na dole wybuchło gniazdko, rozrzucając we wszystkie strony kawałki ściany. Pieniste, słone fale deszczu. Luksusowa, zawsze świetlista Nicea, imprezowa Platja d’Aro, wstydliwa Santa Maria di Castellabate. Nie tylko to. Neapol, widoczny z daleka…
Miałam genialną przyjaciółkę, której życie potoczyło się nie do końca tak, jak je przewidziała. Niezależną, utalentowaną. Trzeba bić chłopców na podwórku. Trzeba popychać tumanów z komunistycznej milicji w czasie protestów w Warszawie. Walić mocno między oczy, pluć bluźnierstwami i rzucać kamieniami, inaczej to oni rozwalą Ci łeb. Nauczyła się. Trzeba, żebyś broniła swojej młodszej, słabszej siostry, tak, czy siak, to ona będzie studiować chemię. Zrozumiała. Przestań się rozczytywać w całej bibliotece z naprzeciwka, po cholerę? Przestań wymyślać historie, liczy się tylko to, co widzisz. Wrażliwość nie popłaca, stajemy się silni, połykając łzy. Na wakacjach wujek kazał jej skręcić w prawo na rozwidleniu szlaku. Miała 5 lat. – A ja chcę pójść w lewo!- powiedziała. – Zrobisz to, co Ci mówię, albo nic.- Kopniaki. Bolesne, bo wujek nosił ciężkie buty. Przestań wierzyć w siebie. Uciekła. Pewnego dnia rzeczywistość stała się w końcu trochę łaskawsza. Siedząc w łóżku z powodu wrednej grypy, wyjęła pióro, by nakreślić swe pierwsze, pomysłowe opowiadanie. Nadeszły postaci fantastyczne, ale ze sporą dozą realizmu, groteskowe w swoim dramacie. Fioletowa wróżka, której nagle przestała działać różdżka i jej wszechświat upadł. Pies- robot, który śmiejąc się, za każdym razem coraz bardziej rozładowywał swoją baterię. Wyraźna, drobiazgowa linia wytyczająca ich biografię pomiędzy banalną codziennością i omal nie kwantową dyslokacją otoczenia. Realizm magiczny. Wszystko było sztuką w jej wewnętrznym świecie. I zauważyła to ciocia Karolcia, zapisując ją do literackiego kółka w sąsiednim mieście. Eksplozja wolności, pierwsze dłuższe formy. Czas uniwersytetu w Poznaniu z piątką na dyplomie z filologii. Zbiór nowel, pierwsze nagrody literackie, a przede wszystkim ta zza żelaznej kurtyny: puchar we włoskim konkursie dla młodzieży. Pierwsza powieść przetłumaczona na 3 języki… Trzeba, żebyś wyszła za mąż. Znalazła sobie normalnego faceta ze stałą robotą, takiego, żeby nie myślał o głupotach. Trzeba, żebyś miała dzieci. Znalazła. Niezrównoważonego chemika, który spalił zapalniczką jej ostatnie rękopisy poetyckie i wypuścił jej ukochanego chomika na klatkę schodową, tak na początek. 3 katastrofalne lata, tak podsumowane przez sędzinę na rozprawie rozwodowej: – Widzę, że przez cały ten czas bała się Pani o życie, swoje i synów- Przyznała. Wydawnictwo założone w ramach samozatrudnienia było próbą złotego odbicia. Jako jedna z pierwszych w mieście kupiła komputer. Jej własne książki towarzyszyły tym napisanym przez klientów na coraz ważniejszych targach literackich. Warszawa, Poznań, Frankfurt, Paryż… Prasa opublikowała kilka chwalebnych artykułów. W chwili, gdy prestiżowy kwartalnik literacki proponował jej współpracę, nagle odezwał się dawny kolega. Jesteś zdolna. Jesteś już trochę znana. Mam pełno projektów w zanadrzu, cały tętnię życiem. Ja pomogę Tobie, Ty pomożesz mnie. Trzeba stworzyć spółkę. Na początku wszystko szło dobrze, ufała mu, pomyślała o przerzuceniu części obowiązków. Później, pewnego razu zapomniał zatwierdzić jej kandydaturę na ważny konkurs. Zadzwonili do niej znajomi z pracy -nie wiedziałaś?? Używa nas, żeby rozkręcić swoją karierę pisarską!- Innym razem obraził pisarzy, jej partnerów biznesowych i krzycząc, zamknął ją od zewnątrz w biurze. Trzeba, żebyś nauczyła się doceniać swoich dobroczyńców, zdziro! Bankructwo ogłoszono dość szybko, wszystkie oszczędności stracone. Poradzono jej wytoczenie procesu z powodu niebezpiecznej, uporczywej zazdrości. Odpuściła, widzisz. Czy można wiecznie bić o wodę skrzydłami, nie tracąc przy tym konturów, jak ranny ptak? Od tego momentu pisała prawie codziennie, ale do szuflady. Naprzemienność beznadziei, wyparcia samej siebie, gorszych okresów i raz jeszcze, nowej motywacji. Wewnętrzny głos powraca: trzeba, żebyś przestała wierzyć w siebie. Znów kilka entuzjastycznych wzlotów, kilka inicjatyw literackich. Zacznę od zera. Złamana na dwie części, pół na pół. -Taka Lila Cerullo, tylko, że naprawdę- powiesz później.
Saga neapolitańska Eleny Ferrante jest uniwersalnym, okrutnym dziennikiem naszych nieszczęść. Każdy czytelnik liczący na choćby trochę psychicznego odpoczynku posypanego pochwałami idyllicznej Italii absolutnie nie znajdzie tu swego szczęścia. Żadnej powierzchownej lekkości, żadnych romantycznych wspomnień. Na miejscu kafeterii zarządzanych przez eleganckich przystojniaków, rozkiełznana przemoc mężczyzn, nierówności, niewidzialna ręka mafii. Dzielnica: parabola katastrofy, popsuta, ale lepka jak gruba pajęczyna. Zamiast malowniczych scen, kaskad łososiowych budynków opadających w stronę plaży, powojenny faszyzm, komunizm i anarchizm. Błędne koło cierpienia przekazywanego z pokolenia na pokolenie, perwersyjne trąby powietrzne europejskiej polityki. Dyskryminacja nierozerwalnie złączona z biedą. Zniewolenie, nadużycia korupcji miejskiej, czy narodowej, upodleni żebracy. Feminizm, pokazany tu jako noworodek chwiejący się na słabych nogach niczym źrebak w dniu swego przyjścia na świat. Szukałeś dobrej lektury na wakacje, trampoliny do beztroski? Czystej, delikatnie kiczowatej przyjemności? Błąd. Zapomnij o łatwych publikacjach, o posłańcach pokoju w białych szatach. Wręcz przeciwnie, będziesz jadł aż do wymiotów tysiące gorzkich stron, właściwie nie będąc w stanie się zatrzymać, ta opowieść wyżłobi Ci umysł niewyrażalnym, a przede wszystkim niemożliwym do zapomnienia bólem. – Boli mnie głowa. Boleśnie odnajduję się wśród tych wszystkich postaci, mylę Gigliolę z Marisą, Antonio z Pasquale, gubię wątek, nie wiem już, co się dzieje, to nie do wytrzymania!- mówi mi znajoma inżynier, stawiając tym samym dokładnie ten sam zarzut, co « w tej muzyce jest zbyt dużo nut » w odniesieniu do Mozarta w słynnym cytacie z « Amadeusza » Miloša Formana. A jednak jest w tej historii dokładnie tyle nut, ile potrzeba. Trafne przedstawienie całej subtelności, całego, nieskończonego stopnia komplikacji relacji międzyludzkich i wpisanie ich zarazem w kipiący kadr historycznych przełomów wymaga twórczego bogactwa. Trzeba wytrzymać. Próbujesz pozostać nieugięty wraz z otwarciem każdego kolejnego tomu, wszelako wiele ścieżek okazuje się stopniowo fałszywych; upadają totemy pewności. Ścieżka miłości nieubłaganie się oddala nawet razem z Enzo, rodzynkiem w cieście pośród rozczarowań. Pieniądze, jako że nie nawróciły na dobrą drogę ani braci Solara, ani Stefano, wypaczyły za to kilku innych. Idziesz dalej, strona po stronie, wzdychasz i wydaje Ci się czasem, że ten hurraoptymizm, to ciągłe « u mnie wszystko dobrze », które wymieniamy na codzień z przyjaciółmi w roku 2020, stało się największym kłamstwem naszej epoki. Wracasz do Ferrante, do jej niedotrzymanych obietnic. Relacja matka- córka i siostra- siostra, która wybija się wielokrotnie na pierwszy plan jako, niespodzianka!, łańcuch lęków i upokorzeń. Macierzyństwo, wyrzekające się od czasu do czasu swoich przymiotów arkadyjskiego rozkwitu, by wrednie zagrozić kobiecej karierze, dobremu samopoczuciu i intelektualnemu autorytetowi. Chybione macierzyństwo. Dwa małżeństwa opisane jako więzienia, mniej lub bardziej ponure. Myśl postępowa, potępiona ukradkiem lub poprzez otwarte, prymitywne zaprzeczenie. Seksualne wyzwolenie ukarane w sposób szczególnie okrutny, odbierające głos i godność Alfonso, lokalnemu królowi estetycznej wrażliwości. Wiedza, obycie z nowymi technologiami, księgarnie wypełnione kulturą; wielu gardzi nimi, kiedy pochodzą od kobiety uczonej. Pojawia się w końcu porażka najsmutniejsza: częściowo zerwana umowa z edukacją. Jest oczywiście Nino. Ale nie tylko. Jest przemyślna Elena Greco. Ta, która ucieka. Pokładałeś w niej nadzieje. To ona miała uosobić wyzwolenie przez sztukę. Wszystko zmienić poprzez swoją literaturę, swój społeczny awans, wysiłki nadludzkiej samodyscypliny. Ona właśnie powinna była krzyczeć w przeciwwadze, prosto w twarz Lili -widzisz, koniec końców udało mi się!! Przezwyciężyłam wszystkie Twoje nieszczęścia, wszystkie!, nawet Tinę. Teraz przychodzę Cię uratować. Zmiażdżyłam nasze własne kataklizmy i jestem szczęśliwa. Dzięki mojemu szczęściu odnajdziesz swoje własne.- Rozczarowanie. Nic z tego, dziecko zostało bezpowrotnie stracone. Jesteśmy przeklęci, bo korzenie spustoszeń wgryzły się zbyt głęboko i powracamy do źródeł, koniec z naiwnością. Historyczne trzęsienie ziemi z 23 listopada 1980, które zabiło 2735 osób i pozostawiło bez dachu nad głową 300 000 wydarzyło się w tomie czwartym zwyczajnie i brutalnie jak alegoryczne zejście do Tartaru, « przeniknęło aż do naszych kości »*. Zaraz, zaraz, czekaj, coś zostało, nie wszystko upadło, nie rozbiło się na trzy miliardy brzęczących kawałków. Ostatecznie, braterstwu Dzielnicy udaje się przecież przeskoczyć dystans klas społecznych, przynajmniej czasami. Pomimo zdrad, intryg i przeróżnych sprzeniewierzeń do końca zachowuje ono ślad absolutnego przywiązania, trwałego wzajemnego szacunku. To jednak przyjaźń Cerullo- Greco zbudowana wokół fascynacji, najgłębszej możliwej introspekcji jawi się jako jedyny ratunek. Przyjaźń szczera, przyjaźń trudna, cierpka, czy destrukcyjna, zawsze szara, nie czarna i nie biała. Klejnot na pustyni. Trzymająca się często wyłącznie na rachitycznej, wpół obecnej nitce, o której wiemy, że nigdy się nie zerwie. W ostatnim zdaniu ostatniej części, Elena deklaruje: « W przeciwieństwie do opowiadań, prawdziwe życie, gdy mamy je już za sobą, zmierza nie w stronę przejrzystości, ale w stronę ciemności. Powiedziałam sobie: Teraz, kiedy Lila tak wyraźnie się objawiła, muszę zacisnąć zęby i przestać ją widywać »*. Bezczelna prowokacja ! Odniesienie sukcesu we wcielaniu tego projektu w życie wydaje się tak samo mało prawdopodobne jak widok Elona Muska ogłaszającego w telewizji, że od jutra nie będzie już więcej myślał o gwiazdach. Doskonale wiesz, że przyjaźń nie uczyni Cię niezłomnie rozradowanym. Aczkolwiek, dzięki niej uda Ci się być może odnaleźć swojego chomika.
Cytaty w moim tłumaczeniu pochodzą z francuskiego wydania Folio « Historia zaginionej dziewczynki » (tom 4). Oto polskie tytuły pozostałych trzech części serii: « Genialna przyjaciółka » (tom 1), « Historia nowego nazwiska » (tom 2), « Historia ucieczki » (tom 3).
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Et si je te disais que la Méditerranée c’est pas uniquement ce soleil brûlant, transformant tout en cendres à midi? Les cigales criant tellement fort le soir que même Ella Fitzgerald n’y pouvait rien? Pas que les ruines de petits châteaux sur les collines avec une pancarte plantée à côté « vous êtes en train d’admirer l’une des plus belles vues au monde ». L’espace chaud. La mer. Splendide. Emeraude. Lisse. Jouant la comédie d’une fille sage, contrairement à sa soeur Baltique du nord. Les galets bouillants. L’odeur des crabes. Le romarin. Du melon à la mozzarella au petit- déjeuner. Les rochers cachés sous le sable marron étrange te blessant spécieusement les pieds. La peau scintillante d’une fine couche de crème après- bronzage, ses micro- particules argentées partout sur les chaises en plastique. Pas seulement. Les glaces énormes à la fraise; elles t’inondent la main et chaussures de leur ivresse avant que tu n’aies le temps de finir les dernières miettes de cornet vanillé. J’entends encore le bruit croquant. Un micro- Disneyland: des attractions terrifiantes propulsant en l’air deux personnes à la fois. Le sol s’éloigne d’abord puis vrille et vacille à une vitesse lumière en te laissant voir la fantasmagorie des côtes africaines à vol d’oiseau. Les mouettes gris- blanc sur fond bleu. Des frites à la plage. Plutôt sèches et qu’il faut donc bien mouiller dans une sauce de viande douteuse. Vésuve. Une maison avec fresques et colonnes du XVIIIème, louée pour son offre du calme et de la beauté hors du commun. Des lézards dans le jardin, totalement innocents. Des orages la nuit. D’une force dévastatrice, ils préparaient l’attaque tonitruante: cumulaient, virevoltaient, tourbillonnaient de lourds nuages noirs, éclataient ensuite par détonations extrêmes, en brisant une lampe à l’étage en mille morceaux. Vers minuit, on avait plus de courant. Une prise en bas explosa, en éparpillant partout des fragments de mur. Des vagues de pluie mousseuses, salées. Nice luxueuse, toujours ensoleillée, Platja d’Aro qui fait la fête, Santa Maria di Castellabate pudique. C’est pas ça uniquement. La ville de Naples, vue au loin…
J’avais une amie prodigieuse dont la vie se déroula pas complètement comme elle l’avait prévue. Indépendante, talentueuse. Faut battre les garçons dans la cour. Faut pousser les abrutis de la milice communiste lors des manifestations à Varsovie. Frapper fort entre les yeux, cracher des blasphèmes et lancer des pierres, autrement, c’est eux qui te passent à tabac. Elle apprit. Faut que tu défendes ta petite soeur plus faible, de toute façon c’est elle qui fera des études de chimie. Elle comprit. Arrête de lire toute la bibliothèque d’en face, ça sert à quoi? Arrête d’imaginer des histoires, il n’y a que ce que tu vois qui compte. La sensibilité ne paie pas, on devient fort en avalant les larmes. En vacances, son oncle lui ordonna de tourner à droite sur une fourche du sentier de montagne. Elle avait 5 ans. – Et moi, je veux aller à gauche! – elle dit. – Tu feras ce que je te dis ou rien.- Des coups de pieds, douloureux car l’oncle portait de grosses chaussures. Arrête de croire en toi. Elle fuit. Un jour, la réalité fut enfin un peu plus favorable. Alitée pour cause de grippe méchante, elle sortit un stylo pour tracer son premier récit inventif. Suivirent des personnages fantastiques mais réalistes, grotesques dans leur douleur. Une fée violette dont la baguette bloqua d’un coup et son univers s’écroula. Un chien robotique qui épuisait à chaque fois un peu plus sa propre batterie, en riant. Une ligne claire, pointilleuse traçant leur biographie entre le quotidien banal et la dislocation de l’environnement presque quantique. Le réalisme magique. Tout était art dans son monde intérieur. Et tante Karolcia le remarqua en l’inscrivant au cercle littéraire de la ville d’à côté. L’explosion de liberté, les premières formes plus longues. Vint l’université à Poznań avec une note 5/5 sur le diplôme de philologie. Un recueil d’histoires courtes, les premiers prix littéraires et surtout celui de derrière le rideau de fer: la coupe de la jeunesse italienne. Le premier roman traduit en 3 langues… Faut te marier. Te trouver un type normal avec un boulot stable et qui pense pas aux bêtises. Faut t’avoir des enfants. Elle trouva. Un chimiste déséquilibré qui brûla ses derniers manuscrits poétiques à l’aide d’un briquet et libéra son hamster adoré dans la cage d’escalier, pour débuter. 3 ans de drame résumés par la juge à l’audience de divorce: -je vois Madame que pendant tout ce temps, vous craigniez pour votre vie et pour celle de vos fils- Elle acquiesça. La maison d’édition fondée en auto- entrepreneuriat fut une tentative de rebondissement doré. Elle était l’une des premières dans la ville à acheter un ordinateur. Ses propres livres accompagnaient ceux de ses clients aux salons de plus en plus importants. Varsovie, Poznań, Francfort, Paris… Quelques louanges parurent dans la presse. Au moment où un trimestriel littéraire prestigieux lui proposait une collab, un ancien collègue réapparut brusquement. T’es douée. T’es déjà un peu connue. J’ai plein de projets, suis en pleine effervescence. Je t’aiderai, tu m’aideras. Faut qu’on s’associe. Au début tout se passait bien, elle lui faisait confiance, pensa à déléguer. Puis, une fois il oublia de valider son dossier pour un concours majeur. Ses contacts à elle l’appelèrent -tu savais pas?? il nous utilise dans le but d’entamer sa carrière d’écrivain!- Une autre fois, il insulta ses partenaires- écrivains et l’enferma de l’extérieur au bureau, en criant. Faut que t’apprennes à apprécier tes bienfaiteurs, salope! La faillite fut déclarée assez rapidement, toutes les économies perdues. On lui conseilla d’intenter un procès pour jalousie dangereuse et persistante. Elle lâcha, tu vois. Peut- on battre éternellement l’eau avec ses ailes mais sans se délimiter, comme un oiseau blessé? Désormais, elle écrivit quasiment tous les jours mais pour le fond de tiroir. Une alternance de désespoir, de déni de soi, des bas et encore, de motivation nouvelle. Une voix interne qui revient, faut que t’arrêtes de croire en toi. A nouveau, quelques hauts enthousiasmés, quelques initiatives littéraires. Je recommencerai à zéro. Brisée en deux, moitié, moitié. Une Lila Cerullo mais en vrai, tu diras plus tard.
La saga napolitaine d’Elena Ferrante est un journal universel, cruel de nos misères. Tout lecteur comptant sur ne serait ce qu’un peu de repos mental saupoudré d’éloges d’une Italie idyllique n’y trouvera absolument pas son bonheur. Point de légèreté superficielle, point de souvenirs romantiques. A la place de caffeterias gérés par de beaux gosses galants, la violence débridée des hommes, les inégalités, l’invisible main de la mafia. Le Quartier, une parabole du désastre, détraqué mais collant comme une épaisse toile d’araignée. A défaut de scènes pittoresques, de cascades de bâtiments rose saumon descendant vers la plage, le fascisme, le communisme et l’anarchisme d’après- guerre. Le cercle vicieux de la souffrance transmise d’une génération à l’autre, les tourbillons pervers de la politique européenne. La discrimination inséparablement connectée à la pauvreté. L’asservissement, les abus de la corruption urbaine ou nationale, les mendiants avilis. Le féminisme, dessiné ici en tant que nouveau- né vacillant sur ses jambes faibles, tel un poulain le jour de sa venue au monde. Tu cherchais une bonne lecture de vacances, un tremplin vers le l’insouciance? La pureté du plaisir doucement kitsch? Erreur. Oublie les publications faciles, les messagers de la paix en robe blanche. Tu mangeras au contraire jusqu’au vomissement des milliers de pages amères sans vraiment pouvoir t’arrêter, ce récit te creusera l’esprit d’une douleur inexprimable et surtout impossible à oublier. – J’ai mal à la tête. J’ai du mal à m’y retrouver avec tous ces personnages, je confonds Gigliola avec Marisa, Antonio avec Pasquale, je perds la trame, sais plus ce qui se passe, c’est juste l’enfer!- me dit quelqu’un, en faisant un reproche exactement pareil que le « il y a trop de notes dans cette musique » en référence à Mozart, dans la fameuse citation d’ « Amadeus » de Milos Forman. Pourtant, il y a autant de notes qu’il faut dans cette histoire. Démontrer avec justesse toute la subtilité, le niveau de complication infini des relations humaines, en les inscrivant à la fois dans un cadre bouillonnant des tournants historiques nécessite une richesse créative. Faut s’accrocher. Tu essaies de garder l’assurance avec chaque nouveau volume qui s’ouvre, toutefois, de nombreuses pistes s’avèrent fausses au fur et à mesure; tombent les totems de la certitude. La piste de l’amour qui s’éloigne inexorablement, même avec Enzo, le merle blanc parmi les déceptions. Celle de l’argent car il n’a pas remis sur le droit chemin ni les frères Solara ni Stefano, il dénatura par ailleurs quelques autres. Tu poursuis, page après page, tu soupires jusqu’au bout et il te semble parfois que le sur-optimisme, ce « tout va bien » permanent que nous échangeons quotidiennement avec nos amis en 2020 est devenu le plus grand mensonge de notre époque. Tu retournes encore à Ferrante, à ses promesses non- tenues. Le lien mère- fille ou soeur- soeur qui se démarque maintes fois au premier plan, surprise!, comme une chaîne d’affres. La maternité, abandonnant de temps à autre ses qualités d’épanouissement arcadien afin de mettre vicieusement en danger la carrière, le bien- être et l’autorité intellectuelle féminine. La maternité avortée. Deux mariages dépeints comme des prisons plus ou moins glauques. La pensée progressiste, décriée en cachette ou via un déni ouvert, primitif. La libération sexuelle punie de manière particulièrement atroce, ôtant la voix et dignité à Alfonso, le roi local de la sensibilité esthétique. Les connaissances, la familiarité avec les nouvelles technologies, les librairies remplies de culture; beaucoup les méprisent lorsqu’elles viennent d’une femme savante. Vient finalement l’échec le plus affligeant du contrat partiellement rompu de l’éducation. Il y a Nino évidemment. Et pas seulement. Y a l’ingénieuse Elena Greco. Celle qui fuit. Tu y mettais l’espoir. C’est elle qui devait personnifier l’affranchissement par l’art. Tout changer par sa littérature, son ascension sociale, ses efforts d’autodiscipline surhumaine. Elle qui était censée crier en contrepoids, droit dans le visage de Lila – tu vois, après tout j’ai réussi!! J’ai vaincu tous tes malheurs, tous!, même Tina. Maintenant je viens te sauver. J’ai écrasé nos malheurs à nous et je suis heureuse. Grâce à mon bonheur, tu retrouveras le tien. – Désillusion. Rien de tout ça, l’enfant est perdue. Nous sommes damnés car les racines des ravages sont ancrées trop profondément et l’on retourne à la source, finie la naïveté. Le séisme historique du 23 novembre 1980 qui tua 2735 personnes et en laissa sans abri 300 000 advint simplement et brutalement dans le tome quatre comme une descente allégorique au Tartare, « il pénétra jusque dans nos os »*. Mais attends, attends, il reste quelque chose, tout n’est pas déchu, brisé en trois milliards de morceaux tintinnabulants. Somme toute, la fratrie du Quartier arrive à dépasser l’écart des classes sociales, du moins par moments. Elle conserve une trace d’adoration, du respect mutuel pérenne, malgré trahisons, intrigues et différentes perfidies. L’amitié Cerullo- Greco construite autour de la fascination, d’une introspection on ne pourrait plus profonde, devient la seule échappée. L’amitié sincère, l’amitié dure, âpre, voire destructrice, toujours grise et non pas noire ou blanche. Un joyau dans le désert. Ne tenant souvent qu’à un fil rachitique, semi- présent, dont on sait qu’il ne se brisera jamais. Dans la dernière phrase de la dernière partie, Elena déclare: « Contrairement aux récits, la vraie vie, une fois passée, tend non pas vers la clarté mais vers l’obscurité. Je me suis dit: Maintenant que Lila s’est montrée aussi nettement, il faut que je me résigne à ne plus la voir ». Provocation insolente ! Réussir à mettre en pratique ce projet semble aussi peu probable que de voir Elon Musk annoncer à la télé qu’à partir de demain, il ne pensera plus aux étoiles. Tu le sais très bien, l’amitié ne te rendra pas immuablement joyeux. Néanmoins, grâce à elle, tu vas peut- être pouvoir retrouver ton hamster.
Les citations viennent de l’édition Folio de « L’enfant perdue » (volume n* 4). Voici les titres des 3 autres parties: « L’amie prodigieuse » (n* 1), « Le nouveau nom » (n* 2), « Celle qui fuit et celle qui reste » (n* 3).
Les prés de montagne d’été à Zakopane. Parsemés de violettes et de coquelicots, encore chauds lors de balades nocturnes. Enivrants. Le foin en note de tête. Les pivoines pourpres dans notre jardin à Twardorzeczka, écrasées sous le poids de leur épanouissement romantique. Des herbes de Provence à Nice par un jour de canicule avec vue sur mer.
Le luxe volatile. La fraîcheur tendre. Le raffinement. « Salvador Dali », le flacon onirique en forme de bouche. Les fleurs comme des pierres précieuses en note de coeur. « Eden », ses bouteilles agate, topaze, bleues et vert irisé. « Anaïs Anaïs» et le mythe sophistiqué Cacharel. Chanel n*5. Plus tard, « J’adore », « Poison » de Dior », « Ange ou Démon » de Givenchy. Les créations sobres donc chic d’Issey Miyake. Ma maman devant le miroir de notre chambre de vacances, l’une des femmes les plus élégantes que j’ai jamais rencontrée… Toujours maquillée, coiffée, de temps en temps en sandales à talons aiguilles. D’un charme tellement insaisissable que mes copines n’arrêtaient pas de me reposer toujours la même question: « t’as une idée, comment l’attraper?» Ses rouges à lèvres cramoisi, cerise, framboise, écarlate, ses longs ongles rose fuchsia. Je la vois appliquer avec soin un fard à paupières bleu iridescent mélangé à du vert profond, opalin. Une libellule très légère dont les ailes semi- transparentes étincellent d’une pointe de couleur, on dirait. Jamais kitsch. A l’époque, c’était la seule à passer des commandes dans une vraie parfumerie. Jamais d’effluves écoeurants. La seule à attendre les nouveaux arrivages voluptueux pendant des mois, à choisir longuement ses récipients et fioles délicates avec la vendeuse. J’étais surprise par le soudain éclat de petits pots ouverts un par un dans la lourde désolation de bâtiments gris béton entourant la boutique.
« Il flotte dans l’air un doux parfum qui ne s’oublie jamais: la mémoire » *
Les échantillons arrachés encore dans la rue (!) des premiers numéros de « Elle ». Nous, les petites filles, on essayait ensuite de les porter 4 jours d’affilée à l’école. Au prix de ne pas se laver les cheveux, les oreilles. Au cours de cette période, je connaissais par coeur tous les noms de toutes les nouveautés de grandes marques françaises et italiennes. Plusieurs dizaines de produits à apprendre par an. Et cela me faisait plaisir.
La richesse occidentale. Le paradis cosmétique sensoriel. Tels étaient nos rêves polonais dans les années ’90.
« Pani W. » (Mme W.) d’une société polonaise à composition française, évoquait le chapeau de Napoléon Bonaparte par sa forme… Petit verre gros bleu. Le seul flacon sur la commode de ma grand- mère. Elle l’a gardé depuis les années ’80, je crois car aucun autre n’était encore disponible voire supportable à ce moment. Je détestais son odeur presque étouffante rose- jasmin- muguet mais l’utilisais à profusion et avais parfois marre de mes propres vêtements. Une amie d’une amie m’a recommandé des crèmes Guerlain moldaves du marché aux fruits et légumes d’à côté. Crèmes Guerlain moldaves? – Oui, oui, je les achète à moitié prix et en gros pots, tu vois, ils rajoutent un peu de glycérine, ça change pas grand choses! – J’étais épouvantée par la pauvreté qui nous entourait.
Dans un premier temps, les mousses à raser puissantes de mes oncles, père et grand- père car il n’y avait absolument rien de subtil à choisir en parfums masculins. Ensuite, le système communiste desserrant un peu la vis, l’eau de Cologne. Ce mot magique bon à tout, idéal pour chaque occasion. Pas celle de Jean- Marie Farina, bien évidemment. Enfin, « OS ». Pacotille mais bon marché, adopté par les masses. Un coup d’alcool pur, ringard, une secousse béante. Mauvais goût imposé aux beaux hommes de mon enfance. « OS », l’odeur de la propreté.
De cette quête, de cet amour de la beauté, il m’en reste aujourd’hui une obsession (malgré mes allergies constantes): pas une semaine, une seule pause- déjeuner ne passe sans que j’aille consulter les dernières sorties de crèmes, gommages, gels douche, huiles extraordinaires, après- shampoings démêlants, dentifrices dents blanches et eaux de toilette aromatiques. Juste pour regarder bêtement et lire les descriptions sans aucun but. Jamais testés sur animaux et principalement bio, ces dernières années. Françaises, canadiennes. De nouvelles marques polonaises émergent, cette fois- ci de très haute qualité. Les temps ont changé. Des blogs, des magasins on- et offline, des newsletters. Une cascade sensuelle.
Mes odeurs préférées rencontrent relativement peu de succès à Paris. Légèrement triste. La cannelle, le gingembre, la vanille, les clous de girofle. L’anis étoilé. L’ambre. Le miel. L’encens, en note de fond de la pyramide olfactive. Le patchouli. Les amandes grillées. Le caramel. Le parfum le plus somptueux se trouve quelque part entre le gourmand et l’oriental, entre le pain d’épices fait maison et le recueil d’histoires « Les Mille et Une Nuit ». Personne ne s’y est jamais rapproché autant que « Angel » de Thierry Mugler, créé par Olivier Cresp. C’est comme ça.
Un musée du parfum est l’incarnation même d’un conte de fées. Chez Fragonard, au 3-5 Square de l’Opéra- Louis Jouvet à Paris, on comprend enfin la classification en sept familles: les hespéridés (l’expression des zestes d’agrumes), les floraux, les fougères (l’association des notes boisées et lavandées), les chyprés (la mousse de chêne avec des notes fleuries et fruitées), les boisés, les ambrés et les cuirs. Ce bâtiment est un temple de l’histoire: jusqu’à la fin du XIXème siècle, il abritait un foyer de réjouissances, « L’Eden- Théâtre » avec un jardin d’hiver, des galeries, une salle de spectacles. Entre 1894 et 1896 se trouvait ici le vélodrome du quartier. Dans une course folle, les bourgeoises en bloomers faisaient la révérence insouciante à la Belle Epoque sur de beaux parquets en bois luisant. A partir de 1896, ce fut un showroom du fabricant anglais de meubles Maple & Co. Mariant plusieurs styles et époques ensemble, il recevait des commandes de la haute société: l’impératrice Eugénie, Sarah Bernhardt, Lucien Guitry et inspirait les artistes, tels Le Corbusier.
En 2014 la Maison Fragonard s’y installe tout en conservant les anciennes moulures en stuc, les poutres Eiffel, les briques, les pavés et la verrière. Embrasser les traditions est une bonne idée de départ et aboutit à un résultat exquis, grâce à la collaboration avec l’architecte François Muracciole.
L’histoire de la maison? Tout commence avec Eugène Fuchs sur la Riviera française. Peu avant la première guerre mondiale, son concept nouveau de la vente directe de produits parfumés aux touristes commence à avoir du succès. En 1926, l’usine historique prend le nom de Parfumerie Fragonard, en hommage à l’illustre peintre et fils de gantier parfumeur Jean- Honoré (1732- 1806) ainsi qu’à la ville de Grasse. Ce choix s’avère très pertinent. « Moment volé », « Caresse », « Rendez- vous », « Suprême »: les premiers parfums s’inspirent directement des tableaux de Fragonard.
Les trois générations suivantes ouvrent progressivement de nouvelles unités de production/ vente à Grasse, Eze et Paris. Jean- François Costa, un grand amoureux d’art parvient à moderniser l’entreprise en lui donnant en parallèle une large perspective culturelle. Ses précieuses collections autour de l’histoire de la parfumerie permettent l’ouverture du musée de Grasse ainsi que deux musées- boutiques dans la capitale. Son arsenal humaniste est constamment enrichi par les filles Costa, actuellement aux commandes de la société.
Aujourd’hui, la guide du Musée parisien parle des matières premières de telle façon qu’avec chaque mot, on en devient de plus en plus friand: les bourgeons de tubéreuse, les herbes aromatiques de Madagascar, le pamplemousse. L’imaginaire se remplit de fruits, de graines, d’écorces, de racines, de gommes et de résines imbibées. Des accents provençaux ou exotiques. La fameuse salle des alambics, énormes contenants en cuivre sortis directement d’un sous- marin on dirait. Elle réussit à attirer l’attention au processus! Le capitaine Nemo en personne serait tout de suite intéressé par toutes ces explications données sur la fabrication. Chose inattendue, les méthodes d’extraction au gaz carbonique supercritique ou par solvants volatils, la distillation, l’expression à froid, ni même l’enfleurage à chaud ou froid* ne paraissent plus du tout ennuyeuses. (cette dernière n’est plus d’actualité, heureusement). L’esprit du lieu est inédit. Chacun s’arrête devant l’impressionnant orgue à parfums pour apprendre qu’un bon nez (un compositeur) est capable de mémoriser plusieurs centaines d’odeurs primaires et de créer ainsi des mélanges en fonction d’une culture/ une clientèle donnée.
Les tendances artistiques dans l’étiquetage. La cueillette, la maturation, la macération, le filtrage, le glaçage. Le conditionnement. Sous les peintures dotées d’un mystère rococo, tambourinent les mots insolites comme des flacons de verre.
Le flaconnage, cet art en soi essaie d’immobiliser une âme vaporeuse dans un joyau stable. Des milliers d’années d’histoire défilent avec le Vase à Kohol de la dynastie archaïque de Sumer en Mésopotamie (vers 3000 av. J.-C.), l’Askos- Guttus en forme de pied du Nécropole d’Arg-el-Ghazouani à Kerkouane, les Amphorisques et Balsamaires rituels. L’ultime tâche sacerdotale enchante la réalité obscure, par des émanations fumeuses elle rend la mort digne. Du Vase en Céramique Grec, en passant par le Pomander à Six Quartiers (prévu pour le parfum à l’état solide ayant d’abord cette forme), le Brûle- Parfum Louis XIV jusqu’au Flacon Fabergé de Saint- Pétersbourg. Une vraie passion ne se précipite pas. Des porcelaines décorées de bronze, de magnifiques nécessaires de voyage remplis de micro- contenants, des pots- pourris uniques en grès, des cassolettes et étuis- chefs d’oeuvre de l’orfèvrerie, de l’or, de l’émail; le tout dans un ordre chronologique. L’intérêt de Jean- François pour les objets d’art s’exprime aussi dans les Flacons Coutures, ex. « Zut » d’Elsa Schiaparelli, « Suprême », réalisé par le célèbre René Lalique dans les années ’30 pour Fragonard, ici sur l’une des photos. Ainsi naît au XXème siècle un trio sans précédent: parfumeur- verrier- couturier.
Le parcours hétéroclite, le parcours de plénitude. Il se découvre petit à petit, afin de surprendre. Dans cet entourage plus qu’original, quelque part entre une usine de parfumerie du début du XXème et un cabinet de curiosités singulier, la patience du collectionneur saute aux yeux plus que toute autre chose.
Dénicher, trouver.
Accumuler des perles rares.
Les partager.
Notes:
1* Malika Bauwens dans Beaux Arts Editions, 2015 « Musée du Parfum Paris, histoire et fabrication, Fragonard Parfumeur », « Un espace chargé d’histoire », page 13. Beaucoup d’informations de la deuxième partie du texte proviennent de ce magazine.
2* L’enfleurage à froid consistait à étaler de la graisse inodore sur les parois de verre d’un châssis en bois recouvert des fleurs telles que jasmin, jonquille ou tubéreuse jusqu’à ce que la graisse sature pleinement de leur parfum. Il permettait d’obtenir des pommades ainsi qu’une « absolue » (une essence pure acquise après évaporation) et était utilisée par des parfumeurs de Grasse jusque dans les années ’50.
Aujourd’hui, Fragonard dispose de 6 musées (dont 3 à Grasse et 3 à Paris) et de 3 usines (2 à Grasse et 1 à Eze).
Ma visite au Musée du Parfum parisien (Square de l’Opéra- Louis Jouvet) a eu lieu en décembre 2019. En temps normal, les visites sont guidées et gratuites et se terminent à la boutique Fragonard, très riche en différents cosmétiques de la marque et en sources écrites sur la parfumerie. Toute visite est interdite en période de confinement.
Letnie, górskie łąki w Zakopanem. Usiane fiołkami i makami, gorącymi jeszcze podczas nocnych spacerów. Odurzającymi. Siano w górnej nucie. Purpurowe piwonie w naszym ogrodzie w Twardorzeczce, zmiażdżone ciężarem swego romantycznego kwitnienia. Nicejskie zioła prowansalskie w upalny dzień z widokiem na morze.
Ulotny luksus. Czuła świeżość. Wyrafinowanie. « Salvador Dali », oniryczny flakon w formie ust. Kwiaty jak szlachetne kamienie w nucie serca. « Eden », jego agatowe, topazowe butelki, niebieskie i tęczowo- zielone. « Anaïs Anaïs » i wyszukany mit Cacharel. Chanel n*5. Później, « J’adore », « Poison » Diora, « Anioł czy Demon » Givenchy. Powściągliwa, a więc szykowna twórczość Issey’a Miyake. Mama przed lustrem naszego pokoju na wakacjach, jedna z najbardziej eleganckich kobiet jakie kiedykolwiek spotkałam… Zawsze umalowana, uczesana, od czasu do czasu w sandałach na szpilkach. O uroku tak nieuchwytnym, że koleżanki zadawały w kółko to samo pytanie: « masz pomysł jak go złapać? » Jej szminki: szkarłatne, wiśniowe, malinowe, purpurowe, jej długie paznokcie. Fuksjowy róż. Widzę do dzisiaj jak starannie nakłada cień do powiek, iryzujący błękit pomieszany z głęboką, opalizującą zielenią. Chciałoby się powiedzieć, leciuteńka ważka, której półprzezroczyste skrzydła iskrzą się odrobiną koloru. Nigdy kiczowata. W przeszłości była jedyną osobą składającą zamówienia w prawdziwej perfumerii. Żadnych odpychających wonii, przenigdy. Jedyną oczekującą całymi miesiącami na nowe, epikurejskie dostawy, długo wybierającą swoje delikatne pojemniczki i fiolki z pomocą sprzedawczyni. Nagły pyk otwieranych jedno po drugim pudełeczek zaskakiwał mnie w ciężkiej posępności szaro- betonowych budynków wokół sklepu.
« Pływa w powietrzu słodki zapach, którego nie da się zapomnieć: pamięć »*
Próbki wyrywane jeszcze na ulicy (!) z pierwszych numerów « Elle ». Jako małe dziewczynki próbowałyśmy je następnie nosić w szkole przez 4 dni z kolei, za cenę niemycia włosów, uszu. W tym okresie znałam na pamięć wszystkie nazwy wszystkich nowości wielkich marek, francuskich i włoskich. Kilkadziesiąt produktów do nauczenia się rocznie. I sprawiało mi to przyjemność.
Zachodnie bogactwo. Sensoryczny raj kosmetyczny. Takie były nasze polskie marzenia w latach ’90.
« Pani W. » polskiej firmy z francuską kompozycją przypominała kształtem kapelusz Napoleona Bonaparte… Mały flakon z ciemnoniebieskiego szkła. Jedyny, jaki stał na komodzie mojej babci. Wydaje mi się, że miala go od lat ’80, bo żadna inna woda nie była w tym czasie dostępna, czy choćby znośna. Nie cierpiałam tego duszącego wręcz różano-jaśminowo- konwaliowego zapachu, ale non- stop go używałam, mając czasem dość swoich własnych ubrań. Przyjaciółka przyjaciółki poleciła mi mołdawskie kremy Guerlain z pobliskiego targu owocowo- warzywnego. Mołdawskie kremy Guerlain? – Tak, tak, kupuję je za pół ceny w wielkich słoikach, widzisz, dodają trochę gliceryny, przecież to niczego nie zmienia!- Przerażała mnie panująca wokół bieda.
Na początku były mocne pianki do golenia moich wujków, taty i dziadka, jako że wybranie czegokolwiek subtelnego z gamy męskich perfum graniczyło z niemożliwością. Później, gdy komunistyczny system poluzował trochę śrubę, pojawiła się woda kolońska. To magiczne, dobre na wszystko słowo, idealne na każdą okazję. Nie chodzi oczywiście o wodę autorstwa Jean- Marie Farina. W końcu, « OS ». Tandetny, ale tani, przyjęty przez masy. Czyste acz przestarzałe alkoholowe uderzenie, ziejący wstrząs. Zły gust narzucony pięknym mężczyznom mojego dzieciństwa. « OS », zapach czystości.
Z tego poszukiwania, z tej miłości do piękna pozostała mi do dzisiaj obsesja (pomimo nawracających alergii): nie ma tygodnia, nie ma przerwy obiadowej w czasie której nie oglądałabym nowości kremowych, peelingowych, żeli pod prysznic, nadzwyczajnych olejków, ułatwiających rozczesywanie odżywek do włosów, wybielających past do zębów i aromatycznych wód toaletowych. Tylko po to by głupio popatrzeć i bez żadnego celu poczytać opisy. Ostatnimi czasy, głównie bio- i nigdy nie testowane na zwierzętach. Francuskie, kanadyjskie. Pojawiają się nowe, polskie marki, tym razem bardzo wysokiej jakości. Czasy się zmieniły. Blogi, sklepy on- i offline, newslettery. Zmysłowa kaskada.
Moje ulubione aromaty osiągają względnie niski sukces w Paryżu. Trochę smutne. Cynamon, imbir, wanilia, goździki. Anyż. Ambra. Miód. Kadzidło, w nucie głębi piramidy zapachowej. Paczula. Grillowane migdały. Karmel. Najwspanialsze perfumy znajdują się gdzieś pomiędzy łasuchowatością, a Bliskim Wschodem, między piernikiem domowej roboty, a zbiorem baśni « Z tysiąca i jednej nocy ». Nikt nigdy nie zbliżył się do nich tak bardzo jak « Angel » Thierry’ego Muglera stworzony przez Oliviera Cresp’a. Tak to już jest.
Muzeum perfum jest z definicji ucieleśnieniem bajki. U Fragonard’a pod nr 3-5 przy placu Opery- Louis Jouvet w Paryżu udaje nam się w końcu zrozumieć podział na 7 rodzin: cytrusową (na bazie zapachu skórek cytrusowych), kwiatową, paprociową (wbrew nazwie, chodzi tutaj o połączenie nut drzewnych i lawendowych), szyprową (mech dębowy z nutami kwiatowymi i owocowymi), drzewną, orientalną i skórzaną. Budynek ten pozostaje świątynią historii: aż do końca XIXgo wieku mieścił się w nim « ośrodek radości », czyli Teatr Eden z zimowym ogrodem, architektonicznymi galeriami i salą widowiskową. W latach 1894- 1896 pełnił rolę dzielnicowego welodromu. Przedstawicielki burżuazji w bloomersach beztrosko kłaniały się Belle Epoque w szaleńczym wyścigu po parkietach z lśniącego drewna. Od roku 1896 znajdował się tutaj showroom angielskiego producenta mebli Maple & Co. Łącząc różne style i epoki, przyjmował zamówienia elit: cesarzowej Eugenii, Sary Bernhardt, Luciena Guitry oraz inspirował artystów, np. Le Corbusiera.
Firma Fragonard wprowadza się w 2014, zachowując oryginalne sztukaterie, belki w stylu Eiffla, cegły, kostkę i przeszklenia. Poszanowanie dla tradycji okazuje się dobrym pomysłem początkowym i daje fantastyczny rezultat dzięki współpracy z architektem François Muracciole.
A co z historią? Wszystko zaczyna się wraz z Eugène Fuchsem na Francuskiej Riwierze. Trochę przed pierwszą wojną światową jego nowa koncepcja bezpośredniej sprzedaży produktów perfumowanych turystom zaczyna cieszyć się powodzeniem. W 1926 historyczna fabryka przybiera nazwę Perfumerii Fragonard, w hołdzie dla Jean’a- Honoré (1732-1806), świetnego malarza, syna rękawicznika- perfumiarza i dla miasta Grasse. Wybór okazuje się słuszny. « Skradziona chwila », « Pieszczota », « Spotkanie », « Znakomitość »: pierwsze perfumy inspirowane są bezpośrednio obrazami Fragonarda.
Trzy następne pokolenia otwierają stopniowo nowe ośrodki produkcji/ sprzedaży w miastach Grasse, Eze i w Paryżu. Wielkiemu miłośnikowi sztuki, Jean’owi- François Costa udaje się zmodernizować przedsiębiorstwo i nadać mu jednocześnie szerszy wymiar kulturalny. Jego cenne kolekcje stworzone wokół historii perfumiarstwa pozwalają na otwarcie muzeum w Grasse oraz dwóch stołecznych muzeo- sklepów. Ten humanistyczny arsenał jest nieustannie wzbogacany przez córki Costa, obecnie na czele firmy.
Przewodniczka paryskiego muzeum mówi dzisiaj o surowcach w taki sposób, że wraz z każdym słowem mamy ochotę na więcej i więcej: pąki tuberozy, aromatyczne zioła z Madagaskaru, grejpfrut. Wyobraźnia wypełnia się owocami, nasionami, korą, korzeniami, nasiąkniętymi gumami i żywicą. Akcenty prowansalskie lub egzotyczne. Słynna sala aparatów do destylacji, ogromnych miedzianych zbiorników jak części statku podwodnego. Udaje jej się przyciągnąć uwagę do procesu! Kapitan Nemo we własnej osobie byłby natychmiast zainteresowany wszystkimi tymi wyjaśnieniami nt. produkcji. Nieoczekiwanie, metody ekstrakcji nadkrytycznym CO2 lub przez lotne rozpuszczalniki, destylację, odciągnięcie na zimno, czy nawet (niestosowane już na szczęście dzisiaj) nawanianie tłuszczu na ciepło lub zimno* nie wydają się już ani trochę nudne. Duch tego miejsca jest niesamowity. Każdy zatrzymuje się przed imponującym urządzeniem: organami perfumiarza, by dowiedzieć się, że dobry « nos » (twórca perfum) jest w stanie zapamiętać kilkaset pierwotnych zapachów i stworzyć w ten sposób mieszanki właściwe dla danej kultury czy klienteli.
Artystyczne tendencje w etykietowaniu. Zbiory, dojrzewanie, maceracja, filtrowanie, zmrażanie do 0° C. Butelkowanie. Pod tajemniczymi obrazami w stylu rokoko, zdumiewające słowa bębnią rytmicznie jak szklane flakony.
Tworzenie buteleczek będące formą sztuki samej w sobie, próbuje unieruchomić mglistą duszę w stabilnym klejnocie. Tysiące lat historii paradują przed nami niosąc Wazę Kohol archaicznej dynastii Sumerów z Mezopotamii (ok. 3000 p.n.e.), Askos- Guttus w kształcie stopy z nekropolii Arg-el-Ghazouani w Karkawan (Tunezja), rytualne amforki i balsamery. Ostateczna posługa kapłańska zaczarowuje mroczną rzeczywistość, poprzez dymiące opary czyni śmierć bardziej godną. Od Ceramicznej Wazy Greckiej*, przez Sześcioczęściowy Pomander (służący do przechowywania perfum w stanie stałym bo właśnie taką miały na początku formę), Kadzielnicę Ludwika XIVgo, aż po Flakon Fabergé z Petersburga. Prawdziwej pasji nigdzie się nie spieszy. Dekorowane brązem porcelany, cudowne, wypełnione mikro- słoiczkami nesesery podróżne, unikalne, kamionkowe naczynia do potpourri, trybularze i etui – arcydzieła złotnictwa, szkliwo i złoto; a wszystko w porządku chronologicznym. Zainteresowanie Jean’a- François wytworami sztuki wyraża się też poprzez Flakony Modowe, np. »Zut » Elsy Schiaparelli, « Suprême » (« Znakomity/ tość ») zaprojektowany przez sławnego René Lalique w latach ’30 dla Fragonard, tutaj na jednym ze zdjęć. Tym sposobem rodzi się w XX wieku bezprecedensowe trio: perfumiarz- artysta szklarz- krawiec.
Trasa wielobarwna, trasa spełnienia. Uchyla swojego rąbka tajemnicy pomału, żeby zaskoczyć. W tym więcej niż wyjątkowym otoczeniu, gdzieś pomiędzy fabryką perfum z początku XXgo wieku i niepowtarzalnym gabinetem osobliwości, cierpliwość kolekcjonera rzuca się w oczy bardziej niż cokolwiek innego.
Wytropić, znaleźć.
Nazbierać perełek.
Podzielić się nimi.
Przypisy:
1* Malika Bauwens w magazynie Beaux Arts Editions, 2015 « Muzeum Perfum Paryż, historia i produkcja, Fragonard Perfumiarz », « Miejsce przesiąknięte historią », str. 13. Dużo informacji w drugiej części tekstu pochodzi z tego numeru.
2* Nawanianie na zimno polegało na rozprowadzaniu bezwonnego tłuszczu na szklanych ścianach drewnianej ramy pokrytej kwiatami, np. jaśminem, żonkilami lub tuberozą aż do momentu, gdy tłuszcz nasyci się całkowicie ich zapachem. Pozwalało ono na uzyskanie pomad jak również « absolutu » (czystej esencji uzyskanej po odparowaniu) i było stosowane przez perfumiarzy z Grasse aż do lat ’50.
Fragonard posiada dzisiaj 6 muzeów (z czego 3 w Grasse i 3 w Paryżu) i 3 fabryki (2 w Grasse i 1 w Eze).
3* Niektóre rzeczowniki w tej części tekstu są celowo, na modłę francuską pisane z dużej litery bo chodzi o konkretne obiekty muzealne.
Moje odwiedziny paryskiego Muzeum Perfum (przy Placu Opery- Louis Jouvet) miały miejsce w grudniu 2019. Zwiedzanie jest w normalnym okresie darmowe i odbywa się z przewodnikiem. Kończy je wizyta w sklepie Fragonard bogatym w przeróżne kosmetyki marki i źródła pisane o perfumiarstwie. Wszelkie wizyty są zakazane w czasie kwarantanny.
Malheureux dans son mariage, Otto dévie du chemin tracé et tombe éperdument amoureux de Louise Stiffel. Il lui envoie des lettres pleines de fougue enivrée dès la première année de leur relation. Malgré d’énormes difficultés familiales et les conventions sociales strictes du XIXème, il se rebelle contre les règles et réussit à divorcer enfin de sa première femme. En 1884, il épouse l’amour de sa vie. A la mort de Louise en 1915, il est désespéré mais la passion n’a pas de limites: il continue à composer ses lettres vibrantes presque tous les jours pendant 3 ans, jusqu’à sa propre mort en 1918, tout juste avant la décomposition de l’empire austro- hongrois. On disait qu’à la fin de son règne, François- Joseph gardait ses rideaux constamment tirés pour ne pas voir le nouveau monde arriver. La fin de Vienne que l’on connaissait.
La modernité est une forme de bouleversement. Otto Wagner semblait y croire à la fois sur le plan personnel et professionnel. Entre 1869 et le début de la Première Guerre Mondiale, la capitale impériale passe d’environ 900 000 habitants à plus de 2 millions… Un peu plus tôt, on lance à Vienne la construction de Ringstrasse (un grand boulevard circulaire) à la place de la vieille enceinte fortifiée. D’autres villes européennes sont en train de s’industrialiser rapidement et subissent des changements profonds, nécessitant une nouvelle conception de l’urbanisme. Entre 1872 et 1873, l’architecte travaille sur un projet ambitieux de détournement du cours de la rivière Vienne et construit en parallèle une réflexion autour du transport urbain. Très tôt pour son temps, il propose de lier les quartiers éloignés au centre- ville. Sa pensée ouvrira la voie à la multiplication des réseaux de Métro et de trains de banlieue. En 1911, on publie son ouvrage « La Grande Ville ».
En apparence classique, à la fois trop novateur dans sa façon de penser. Témoin de son époque. Moderniste. Théoricien et auteur d’ouvrages sur le profond renouvellement architectural qu’il préconise. Dans l’espoir d’obtenir la bénédiction de l’état, Wagner ressemble à Sisyphe: il roule constamment sa pierre, soumet avec obstination ses idées aux différents concours, sans pour autant recevoir de commandes officielles. Opposé à l’historicisme pur, partisan plutôt de l’évolution que de la révolution. Visionnaire, adhérent aux aspirations de l’avant- garde, incompris par ses contemporains. Disciple de l’aluminium. Pionnier. Dans une caricature parue dans « Die Zeit », l’architecte Fischer von Erlach dit au sujet du projet de Wagner pour le musée municipal Kaiser- Franz Josef: « Croyez- moi, mon cher Wagner, j’ai construit l’église Saint- Charles et ainsi gâché l’image de la Vienne de mon temps, tout comme vous aujourd’hui. Dans cent ans, les gens l’adoreront. »
Une lumière ambre tamisée découvre petit à petit les perles noires de l’expo. Les immeubles de rapport parfois très sobres, autrement soucieux d’esthétique, repartis ici et là dans ma chère Vienne. Le revêtement (dit « la peau du bâtiment ») devient chez Wagner aussi important que sa structure principale et constitue l’écho du contexte socio- artistique en perpétuel mouvement. Majolikahaus, mon préféré en est un parfait exemple.
Pour Wagner, le beau existe à condition qu’il soit fonctionnel. Il va jusqu’à créer des projets de couverts, de pots à feu. Les détails de ses propres intérieurs sont fortement inspirés par la nature et se caractérisent parfois par une forme d’abstraction graphique. Dans une ambiance feutrée intimiste, d’autres chefs d’oeuvre surgissent: le bureau des dépêches du journal « Die Zeit », l’église Saint- Léopold Am Steinhof dans un complexe psychiatrique considéré comme l’un des plus modernes de son temps. Die Postsparkasse, l’oeuvre totale: Otto a travaillé à la fois sur son architecture, ses environs et son décor. Un panorama ultra- dynamique de cet immeuble de bureaux tombe par drone en plongée brusque, en s’accrochant 3 secondes à la cathédrale Saint- Etienne. On a envie de regarder cette mini- vidéo mille fois, les petits bancs cachés dans l’obscurité s’y prêtant à merveille.
« A chaque époque son art, à l’art sa liberté » disent les créateurs de la Sécession, la variété autrichienne de l’Art Nouveau née en 1897. Gustav Klimt, Egon Schiele, Koloman Moser, Josef Maria Olbrich et Josef Hoffmann (les deux derniers formés par Wagner) rompent avec la domination de la Künstlerhaus et de l’Académie des Beaux- Arts. Wagner les rejoint en 1899 mais exerce une forte influence dès le début du mouvement. Cette force se transformera progressivement en une renommée internationale.
L’exposition « Otto Wagner, Maître de l’Art Nouveau viennois » était présentée dans le cadre de la Saison Viennoise à la Cité de l’Architecture & du Patrimoine à Paris. Cette première grande retrospective de l’artiste en France, préparée en coproduction avec le Wien Museum était particulièrement riche en dessins. Initialement prévue jusqu’au 16 mars, elle a précocement fermé dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Pour le bien commun, toutes les sorties non- essentielles sont actuellement interdites. Pensez aux autres, restez chez vous.
Nieszczęśliwy w małżeństwie Otto zbacza z wyznaczonej drogi i nieprzytomnie zakochuje się w Louise Stiffel. Wysyła jej odurzone upojnym żarem listy już w pierwszym roku związku. Pomimo olbrzymich trudności rodzinnych i surowych konwenansów XIXgo wieku, buntuje się przeciwko regułom. W końcu udaje mu się rozwieść z pierwszą żoną, a w 1884 poślubić miłość swojego życia. Gdy Louise umiera w 1915, jest załamany ale uczucie nie ma granic: nadal, praktycznie codziennie przez 3 lata pisze przepełnione namiętnością listy aż do swojej własnej śmierci w 1918, na chwilę przed rozpadem imperium austro- węgierskiego. Mówiono, że pod koniec panowania, cesarz Franz- Joseph nie odsłaniał okien, żeby nie widzieć nadchodzącego nowego świata. Końca Wiednia, który znaliśmy do tej pory.
Współczesność jest formą wstrząsu. Otto Wagner zdawał się w to wierzyć zarówno na płaszczyźnie prywatnej jak i zawodowej. Pomiędzy rokiem 1869 i początkiem pierwszej wojny światowej, ilość mieszkańców stolicy imperium wzrasta z 900 000 do ponad 2 mln… Trochę wcześniej, Wiedeń rzuca się w wir budowy Ringstrasse (wielkiego, okalającego historyczną dzielnicę bulwaru) na miejscu starego muru obronnego. Inne europejskie miasta przechodzą w tym samym okresie fazę szybkiego uprzemysłowienia, podlegając przy tym głębokim, wymagającym nowej koncepcji urbanizmu przemianom. W latach 1872- 1873, architekt pracuje nad ambitnym projektem odwrócenia biegu rzeki Wiedeń i rozwija równolegle obserwacje wokół transportu miejskiego. Proponuje, bardzo wcześnie jak na swoje czasy połączenie oddalonych przedmieść z centrum miasta. Jego myśl otworzy drogę mnożeniu się sieci metra i podmiejskich kolejek. W 1911, opublikowane zostaje jego dzieło « Wielkie Miasto ».
Na pozór klasyczny, równocześnie zbyt nowatorski w swoim sposobie myślenia. Świadek epoki. Modernista. Teoretyk i autor prac nad zalecaną głęboką odnową architektoniczną. W nadziei na uzyskanie błogosławieństwa państwa, Wagner upodobnił się do Syzyfa: bez przerwy wtacza swój kamień, uparcie wysyła pomysły na przeróżne konkursy, ale nie dostaje oficjalnych zamówień. Przeciwny czystemu historycyzmowi zwolennik raczej ewolucji, niż rewolucji. Wizjoner, czuły na ambicje awangardy, niezrozumiany przez współczesnych sobie. Wyznawca aluminium. Pionier. W karykaturze zamieszczonej w « Die Zeit », architekt Fischer von Erlach mówi o projekcie Wagnera wykonanym dla miejskiego muzeum Kaiser- Franz Joseph: « Niech mi Pan uwierzy, mój drogi Wagnerze, zbudowałem kościół Świętego Karola i zepsułem w ten sposób wizerunek Wiednia moich czasów, dokładnie tak jak Pan dzisiaj. Za sto lat ludzie będą go uwielbiać. »
Miękkie bursztynowe światło powoli odkrywa czarne perły wystawy. Rozrzucone tu i tam w moim ukochanym Wiedniu budynki mieszkalne: czasem bardzo proste, innym razem zaprojektowane z dbałością o estetykę. Powłoka (zwana « skórą budynku ») staje się u Wagnera równie ważna jak jego główna struktura i stanowi echo ciągle zmieniającego się kontekstu społeczno- artystycznego. Mój ulubiony, Majolikahaus jest tego doskonałym przykładem.
Dla Wagnera piękno istnieje tylko pod warunkiem funkcjonalności. Projektuje on nawet sztućce i pinakle. Detale jego własnych wnętrz są silnie inspirowane naturą, a czasem charakteryzują geometryczną abstrakcją. Kolejne dzieła sztuki wynurzają się stopniowo w przytulnej, intymnej wręcz atmosferze: biuro wysyłki gazety « Die Zeit », kościół p.w. św. Leopolda w uznawanym za jeden z najnowocześniejszych szpitalnych zespołów psychiatrycznych swoich czasów. Austriacka Kasa Pocztowa w Wiedniu, dzieło totalne: Otto pracował zarówno nad jej architekturą, otoczeniem jak i dekoracją. Panorama budynku opada gwałtownie w dronowym locie ptaka, zahaczając przez 3 sekundy o katedrę Świętego Szczepana. Ma się ochotę oglądać to mini- wideo tysiąc razy, tym bardziej, że malutkie, ukryte w ciemności ławeczki idealnie się do tego nadają.
« Każdej epoce jej własna sztuka, a sztuce wolność » mówią twórcy Secesji, austriackiej odmiany Art Nouveau powstałej w 1897. Gustaw Klimt, Egon Schiele, Koloman Moser, Josef Maria Olbrich i Josef Hoffmann (ci dwaj ostatni byli wcześniej uczniami Wagnera) zrywają z dominacją Künstlerhaus i Akademii Sztuk Pięknych. Wagner dołącza do nich w 1899, ale wywiera mocny wpływ już na początku ruchu. To właśnie ta siła przekształci się stopniowo w jego międzynarodową renomę.
Wystawa « Otto Wagner, Mistrz wiedeńskiego Art Nouveau » prezentowana była w ramach Sezonu Wiedeńskiego w Miasteczku Architektury i Dziedzictwa w Paryżu. Ta pierwsza we Francji, niezwykle bogata w rysunki wielka retrospektywa artysty została przygotowana we współpracy z Wien Museum. Pierwotnie przewidziana do 16 marca, została przedwcześnie zamknięta z powodu walki z koronawirusem. Dla wspólnego dobra, wszystkie wyjścia poza niezbędnymi są obecnie zakazane. Zostańcie w domu.
On m’apprenait en cours de polonais qu’il existait des mots- valises remplis de multiples significations, évoquant des milliers d’associations d’idées, portant derrière eux toute une histoire, de nombreux contextes. Des mots infinis. Brulants. Des mots- souvenirs, des mots tabous.
« L’holocauste » (la Shoah) a en Europe Centrale un héritage très particulier, il y vit de sa propre vie. Une vie différente des autres parties du monde, j’ai l’impression.
D’abord, il y a la question des victimes. Victimes que nous sommes tous, sur cette terre choisie on sait pas trop pourquoi par le Diable, pour perpétrer ses actions les plus atroces. Victimes- Juifs, victimes- Roms, victimes- Polonais, victimes- Tchèques, Slovaques, Lituaniens, Lettoniens, Estoniens et Hongrois… Victimes- Roumains, Russes et Biélorusses, Allemands et Ukrainiens. Victimes des experimentations médicales, victimes- personnes âgées, victimes-homosexuels, -intellectuels, -handicapés, -opposants de l’Armée du Pays, -orthodoxes – catholiques -combattants des soulèvements -artistes – médecins – Justes parmi les Nations du Monde, -athées, – l’élite, – communistes et anti- communistes, -anti- nazis, -militaires, victimes-civils … Et bien d’autres. Nous avons personnellement vécu l’horreur de plus près, au plus profond de sa moelle épinière. Nous savons donc « tout sur elle, sur son aspect réel et nous le savons mieux que les autres ». Depuis 4 générations et pour les générations à venir. A l’école primaire, dès l’âge de 7, 8 ans on nous en parle. On écoute et on commence à se dessiner en tête un Rond Imaginaire de la Terreur avec ses parts de souffrances dégoutantes, attribuées à chacun: au bout de quelques années, chaque élève a déjà crée pour soi, imaginé sa forme circulaire privée, un schéma détaillé où chaque groupe ethnique, national, social, religieux ou autre, occupe son terrain de malheur spécifique, plus ou moins grand. On attribue évidemment aux Juifs la part la plus grande de cette forme amère. Officiellement.
Il y a des visites obligatoires dans des camps de concentration (chose que l’on ne fait pas du tout assez dans les pays occidentaux, je trouve). Auschwitz- Birkenau. Visites importantes, essentielles. Ici souffraient les Juifs. Ici, on martyrisait les Juifs. Ça se passait ici. Des tas de cheveux. Des masses de chaussures en pile, de prothèses. Des cellules obscures où l’on suffoquait du manque d’air. Des baraques en bois sans aucune protection en hiver, par le froid polonais. « Le 02 mai 1942, je vis encore » gribouillé haut sur un mur, certainement d’un bout de crayon trafiqué par un prisonnier. De cette inscription, je me souviendrai toujours. Les « fameux » rails de train et la « fameuse » Tour que l’on voit sur toutes les photos quand on cherche « Auschwitz » (Oświęcim) sur internet. L’effroi. La mort omniprésente nous lance des regards douloureux du fond des fours de crématoriums. Au moins 2 fois. A l’école primaire.
Beaucoup d’immaturité. De bêtise. De manque de conscience et d’imagination. Nous traversions la Place de Fusillades à Brzezinka (Birkenau) avec les filles, tout en rigolant, en se racontant des histoires drôles de la veille, complètement hors sujet, jusqu’à ce que notre Prof d’histoire nous réveille brutalement de ces éclats de rires honteux, débiles. Totalement déplacés. Je m’en rappelle aujourd’hui, avec abomination. Nous avions 11 ans précisément. Ce moment- même m’a réellement traumatisée car je me suis rendue compte que tout en m’intéressant depuis toujours au meurtre perpétré sur les Juifs (et je m’y intéressais davantage que les autres autour de moi, très probablement), je le considérais en même temps comme quelque chose de lointain, irréel, diamétralement différent. D’étranger. Je riais parce que pour moi, ces atrocités étaient non seulement finies à jamais mais tout simplement opposées ‘aux gens normaux’. Je les écartais.
Car il ya des Sympa. Ma famille. Mes grands parents et ma maman pour qui discriminer un Juif, discriminer quiconque d’ailleurs (en commençant par ses pensées) égalait « stupidité extrême, indigne d’un homme intelligent ». Mon grand- père, capable de pardonner. D’aimer les Allemands après la guerre. Ma grand- mère naïve, pensant partout dans chaque situation que l’univers est rempli de gentillesse jusqu’aux bords, jusqu’au pivot même de son tissu structurel. La gentillesse étant sa nature, sa construction, sa colonne vertébrale constitutive, par conséquent, 99% des gens qui nous entourent sont non seulement aimables, altruistes, sensibles comme des feuilles transparentes de châtaigne à la brise. Honnêtes par défaut. Ils sont logiquement incapables du moindre péché… Pendant des années et des années entières, je pensais comme elle et il me reste encore aujourd’hui pas mal de traces de cette mentalité, impossible à combattre. L’holocauste était dans ce contexte quelque chose d’affreux mais en même temps d’unique dans l’histoire. Puisque les gens mauvais étaient eux aussi uniques. Quasi inexistants. Des psychopathes très très rares qui n’arrivaient qu’une fois, de cruels cyniques qui venaient et disparaissaient ensuite à jamais tel un bref feu d’allumette dans une caverne primaire. De grotesques exceptions à la règle générale de bienveillance. Une erreur inexplicable dans le déroulement autrement calme, tout doux comme une mousse rose poudré d’un bain chaud. Une faille du Temps Universel Idéal, tellement honteuse qu’elle ne pourra plus jamais se reproduire. Nous nous sentions supérieurs au Mal.
Jusqu’à 16 ans je crois, la conception de la « banalité du mal »* de Hannah Arendt, les crimes de « petits fonctionnaires médiocres », les pensées de Primo Levi, de Stefan Zweig (son regard absolument unique sur la naissance du nazisme à Vienne) ou bien les expérimentations psychologiques choquantes de Milgram* sur le degré d’obéissance d’un individu devant une autorité m’étaient totalement inconnues. Dommage? Non. Au moins, je croyais en une amitié sans race ni origine. Il valait mieux rester comme ça.
De la déshumanisation, en commençant par l’Etat, en finissant par des gens ordinaires. Les Juifs. On les décrit toujours par groupes indéfinis, les mentionne par masses amorphes, par un brouillard confus, insensible, se dispersant un tout petit peu plus avec chaque année qui passe. Dans les récits de tous les jours, il y a peu ou pas de Salomea, la vendeuse d’épices d’en face qui portait une robe délicate à pois noirs. Pas de Judyta qui habitait au 5, rue Targowa derrière la porte beige et écrivait des poèmes pas si mauvais que ça. Très bons même. Où a donc disparu Ariel, 76 ans qui boitait légèrement de sa jambe droite et était si bon en maths que 3 générations de Polonais venaient régulièrement à ses cours du soir, pendant des années? Je doute que ce flou résulte de l’oubli et crains qu’il vient plutôt de l’angoisse, de la honte, du refoulement propre aux traumatismes, des excuses. On repousse l’individu aux périphéries les plus totales de la conscience. Des excuses. Il manque de l’amour dans les mots.
Le manque de justesse dans le jugement de l’Histoire. L’injustesse parfois, voyons. De temps en temps, le déni intentionnel et conscient. La négation du statut exceptionnel des Juifs et de leur extermination. « La solution finale de la question juive ». Pourquoi nous oublions si souvent que c’était ça, LE PLAN? Le seul plan, sardoniquement unique, celui qui a failli fonctionner si ce n’étaient ces quelques brins d’herbe sauvés par miracle, grelottant dans le vent de l’Incertaine Coïncidence? « Eux seuls, en tant que seule nation ont été condamnés à l’extinction pour le seul fait d’être Juifs, par conséquent, on ne doit pas mettre les souffrances des autres nations au même niveau en utilisant le terme shoah comme synonyme d’une tragédie ». On est peu nombreux. Peu. Toujours, trop peu de Polonais se répètent ces mots de l’archevêque Życiński. Alors qu’ils le devraient, comme un mantra. L’idéalisation: on met tous les status et toutes les souffrances sur un pied d’égalité, indépendamment des faits. Le silence de l’Eglise catholique, encore plus mort récemment. L’hypocrisie. La propagande. La façon de traiter Marek Edelman qui n’est plus parmi nous depuis 2009 mais était le seul survivant parmi les cinq dirigeants du soulèvement du ghetto de Varsovie. La question de la direction du Musée de l’Histoire des Juifs Polonais Polin. Ces méthodes qui se sont transformées en une Honte Etatique Officielle, devrait- on dire. Tout ceci était plutôt rare, voire très rare quand j’étais petite (et en tout cas, je n’en étais pas consciente) mais devient de plus en plus palpable ces dernières années. Les faux spasmes des Néo- Nationalistes.
La méconnaissance. A ça, on me répond souvent: mais c’est pire en Occident! Va à Paris, va à Londres, va à Stockholm, tu vas voir, personne ne sait ce que c’est Lviv, son ghetto et ses canaux, personne n’est au courant de leur rôle pendant la guerre. Personne n’a entendu parlé de Łódź, de Będzin, de Sobibór, Bełżec ni Białystok et Lublin… Oui, je l’ai vu, effectivement. Mais comme une maman dont l’enfant refuse d’apprendre, nous avons justement plus d’obligations pédagogiques, Puisque ça s’est passé ici, chez nous et chez nos voisins. Notre héritage. La culture générale. On regarde les films mondialement acclamés d’Agnieszka Holland. « La Liste de Schindler » de Spielberg, ultra connue. Mais personne ne nous fait visiter l’ancienne usine de produits émaillés. Située à Cracovie, à portée de main, sous le nez littéral de tout le monde. Je ne connais personne non plus en Pologne qui l’aurait fait tout seul, spontanément et l’aurait raconté par la suite. Zéro. Sans doute parce qu’on EN parle pas assez. Pas d’encouragement, pas de « vas y, c’est important ». La lecture. On lit pas les Juifs ou alors on fait l’impasse sur les grands noms européens: allemands, autrichiens, autres… On oublie Thomas Mann (« La Montagne Magique »!) et Stefan Zweig, pourtant, tous les deux essentiels à la compréhension de cette période de l’histoire. Ses récits fascinants de Vienne: le choc entre la ville magnifique, absolument cosmopolite et la naissance effrontée du nazisme. On connaît pas, à part les vraies « upper class », le Journal d’Anne Frank. Ecrit à Amsterdam, tellement célèbre et qui devrait être une lecture obligatoire au lycée!! (il est surement cité dans tous les manuels scolaires que j’ai gardés mais je ne me souviens d’aucune pression ni incitation officielle voire même de conseil explicite sur ce titre). Parfois, on lit mais on ne dit pas qu’il s’agit d’un auteur Juif- Polonais. Julian Tuwim, un grand poète, l’un des plus grands, ultra- connu. Qui, à part Witold Gombrowicz le disait à haute voix? Qui soulignait aussi fort l’importance du milieu littéraire juif- polonais des années ’20 à Varsovie? Ou bien on lit pour ne jamais en discuter par la suite. Gross. Ses livres et ses recherches sur l’attitude totalement inacceptable, scandaleuse de certains Polonais durant la guerre. Le silence total, à part quelques émissions- télé/ radio. On ne sait pas en parler. Toujours pas. La peur est envahissante et mord de l’intérieur, elle laisse des plaies ouvertes. Si elle arrive à paralyser tant de journalistes et de chercheurs- historiens, que et comment faire alors avec les gens « ordinaires »? On lit les Juifs, on essaie d’approfondir, de reconnaître le drame surtout, quand tôt ou tard, une voix stridente crie TOUJOURS quelque part, ici ou là « Et, oh, et les Polonais? Eh, eh, on m’entend? les Polonais, j’ai dit!! Nous aussi, nous avons souffert, nous aussi, je vous le rappelle, nous aussi!!! ». Comme si parler des souffrances juives effaçait les nôtres. Annulait le soulèvement de Varsovie.
Le sentiment de culpabilité polonais.
D’abord privé, individuel. Qui étions- nous entre les années ’20 et 1945? Que faisait vraiment ma famille lointaine, leurs amis, copains et collègues? Comment s’est comportée l’élite, les Officiellement Respectés? Au théâtre des Lâches, des Défenseurs, des Bourreaux et des Victimes, des Braves et des Traîtres, des Injustement Taciturnes et des Neutres par Peur, des Gagnants Affreux et des Perdants Absolus, des Moralement Pas Evidents et des Multicolores Difficilement Jugeables, quel rôle jouait- elle? Un rôle de courage? Saurai- je un jour? Aurai- je honte du passé, de la descente aux enfers ou au contraire, serai- je à la fois choquée et ultra- heureuse car une trace de nos racines juives et des exploits héroïques connus de récits s’avèreront enfin vrais? Serait- ce un mélange de tout? J’y pense parfois. La nuit.
Ensuite, public. Ce poids lourd suspendu à jamais au dessus de toute une nation- témoin, tel un nuage noir rempli d’une averse à venir. Il pleut souvent, quelques gouttes au moins. Quelle part de notre faute, à nous? Quelle part de puérilité et bien bien pire, d’indifférence? Sentions- nous la catastrophe venir, plus grande encore que celle qui nous a anéantis? Pouvions- nous faire plus? Mieux? Avertir, cacher, aider davantage, prendre plus de risque? Ne pas en profiter, pour certains de manière atroce? Ne pas dire oui, ne pas s’enfoncer dans l’insensibilité? Etions- nous à la hauteur? Avant et surtout pendant? A quel point et dans quelle mesure? J’en dors pas, parfois. J’ouvre Google en polonais. Des témoignages des habitants actuels de l’ancien ghetto de Cracovie. J’y tombe par hasard, presque. Septembre 2019. « Dans notre appartement, on entend des hurlements, des cris de brûlés, on a l’impression de vivre avec eux constamment, surtout le soir. » Ça grouille de fantômes. Je ne suis pas la seule à ne pas dormir.
Dans le reportage « Prendre le bon Dieu de vitesse »* par Hanna Krall, une Polonaise habitant un appartement situé dans l’ancien ghetto de Varsovie fait un rêve où elle sent régulièrement la présence de quelqu’un. Une Juive, l’ancienne propriétaire de ce même appart apparaît derrière la porte d’une des pièces. La Polonaise commence à se justifier: c’est un nouveau bâtiment, vous voyez, l’appartement m’a été offert… La Juive est douce, tranquille, elle fait un geste de « tout va bien, calmez- vous » à l’autre. Ensuite, elle ouvre la fenêtre et saute du 4ème étage.
L’Antisémitisme. Avant, c’était pour moi un terme glauque mais totalement obscure. Abstrait. J’étais longtemps persuadée de n’avoir jamais jamais rencontré personne ni vécu aucune situation de ce genre. Jusqu’une fois, où peut-être parce que je n’étais plus un bébé tout mignon, un « ami » de famille a découvert un bout de son vrai visage directement, sur notre sofa du salon. Dit d’un coup et sans avertissement quelconque, sans doute pour que je m’enfuie pas en sentant un non- sens arriver « toutes les faiblesses économiques et politiques polonaises résultaient du pouvoir, de l’influence cachés des Juifs exercés sur l’état, les hauts postes, les fonctions les plus élevées. » Jusqu’au reportage sur « PŁUCZKI »*, Kielce et Jedwabne* à la télé. Jusqu’au jour où je visitais l’un des anciens quartiers juifs avec un pote, et celui- ci s’est arrêté brusquement: « aaah, c’étaient ici, les Żydki? (littéralement «les Petits Juifs », une désignation méprisante dans la langue polonaise) . J’ai passé mes 15 ans de travail dans cette ville et cela ne m’a jamais vraiment intéressé », il a rajouté. Jusqu’au marché de fruits et légumes avoisinant la grande église à Sosnowiec, ma ville natale… Par une journée fraîche, ensoleillée, comme souvent, nous jetons un coup d’oeil avec maman sur l’ancien bâtiment de la famille Szpilman. Je suis contente car des portraits nous regardent via les fenêtres, une inscription figure en bas d’un mur, tout est enfin légèrement personnalisé, contrairement à tant d’endroits dont j’ai parlé plus haut. Un homme, tout sauf soigné interrompt brutalement notre contemplation. – Vous savez qui a habité ici?- il s’approche de nous, d’un pas lourd et d’une voix agressive – Oui, la famille de Władysław Szpilman, un grand pianiste avant qu’ils ne soient transportés de Umschlagplatz à Varsovie à Oświęcim (Auschwitz), lui, c’était le seul de la famille à se sauver…- je pars dans une réponse de plus en plus complète, respire rapidement et commence tout juste à réfléchir comment lui parler du « Pianiste » de Roman Polański et s’il faut que je lui parle tout court, si oui, de quoi d’autre pour le sauver de l’ignorance… quand un cri déchirant part de sa bouche et retentit de haine dans tout le marché, remplissant même ses recoins les plus infimes et se réverbérant d’un piaulement métallique sur la grande cloche de la Cathédrale. – Les Juifs!! Vous le saviez pas? Ici habitaient les conna… s de Juifs!!
En connaissant le courage légendaire de ma mère et en imaginant ce qu’il peut donner en combinaison explosive avec mes propres phrases adressées de plus en plus impertinemment au Monsieur, je la tire par la main de toutes mes forces, pour nous éloigner au plus vite. Pourtant, c’est de ce gars sans style et sans âme dont je me souviendrai toute ma vie.
1* Płuczki: le procédé de recherches d’or et d’objets de valeur dans les corps de Juifs, (victimes des camps nazis allemands) mené par les Polonais, entre autres par les habitants de villages situés autour des anciens camps de concentration de Bełżec et de Sobibór. Décrit par le journaliste, Paweł Piotr Reszka.
2* Jedwabne: un village dans la région de Podlasie où les Polonais ont perpétré un massacre sur les Juifs pendant la Deuxième Guerre Mondiale.
3* « Prendre le bon Dieu de vitesse »*, Hanna Krall: à lire absolument pour ceux qui ne l’ont jamais fait, disponible en français, par exemple ici, sur Amazon .
L’image de Krzysztof Warlikowski provient du magazine « Transfuge ».
Uczono mnie na lekcjach polskiego, że istnieją słowa- walizki wypełnione wieloma znaczeniami, przywołujące na myśl tysiące skojarzeń, niosące za sobą całą historię, liczne konteksty. Słowa nieskończone. Palące. Słowa- wspomnienia, słowa tabu.
Holokaust ma w Europie Środkowej bardzo szczególne dziedzictwo, żyje tu swoim własnym życiem. Życiem innym od pozostałych części świata, mam wrażenie.
Po pierwsze, sprawa ofiar. Ofiar, którymi jesteśmy wszyscy na tej ziemi wybranej nie wiedzieć czemu przez Szatana dla dokonania swych najbardziej makabrycznych czynów. Ofiary- Żydzi, ofiary- Romowie, ofiary- Polacy, ofiary- Czesi, Słowacy, Litwini, Łotysze, Estończycy i Węgrzy… Ofiary- Rumuni, Rosjanie i Białorusini, Niemcy i Ukraińcy. Ofiary eksperymentów medycznych, ofiary- seniorzy i staruszkowie, ofiary- homoseksualiści, – intelektualiści, – niepełnosprawni, – członkowie Armii Krajowej, – prawosławni, – katolicy, – walczący w powstaniach, – artyści – lekarze, – Sprawiedliwi wśród Narodów Świata, – ateiści, – elita, – komuniści i antykomuniści, – oponenci nazizmu, – żołnierze, ofiary- cywile… I wiele innych. Osobiście i z bliska przeżyliśmy horror, w najgłębszych zakamarkach jego szpiku kostnego. « Wiemy więc o nim wszystko, jak naprawdę wyglądał i wiemy to lepiej od innych ». Wiemy od 4 pokoleń, wiemy na wiele następnych. Mówią nam o nim w szkole podstawowej, już gdy mamy 7, 8 lat. Słuchamy i zaczynamy rysować sobie w głowie Wyobrażone Koło Terroru podzielone na poszczególne części obrzydliwych cierpień, przyznawanych każdemu po kolei: po kilku latach, każdy uczeń stworzył, wyobraził już sobie prywatny, okrągły kształt, szczegółowy schemat, w którym każda grupa etniczna, narodowa, społeczna, religijna, czy inna zajmuje swoje własne miejsce nieszczęścia, większe lub mniejsze. Żydom przyznajemy oczywiście najwięcej miejsca w tej gorzkiej formie. Oficjalnie.
Są obowiązkowe wycieczki do obozów koncentracyjnych (coś, czego brakuje moim zdaniem w krajach Zachodu). Brzezinka- Oświęcim. Wycieczki ważne, kluczowe. Tutaj cierpieli Żydzi. Tutaj maltretowano Żydów. To działo się tutaj. Stosy włosów. Piramidy butów, protez. Ciemne komórki, w których duszono się z braku powietrza. Drewniane baraki, bez żadnej ochrony zimą, w czasie polskich mrozów. « Drugi maja 1942, jeszcze żyję » nabazgrane wysoko na ścianie ołówkiem z pewnością przemyconym przez więźnia. Ten napis zapamiętam na zawsze. « Słynne » tory kolejowe i « słynna » Wieża ze wszystkich zdjęć, gdy wstukamy « Oświęcim w internecie. Przerażenie. Wszechobecna śmierć rzuca nam bolesne spojrzenia z głębi pieców krematoryjnych. Co najmniej 2 razy. W szkole podstawowej.
Dużo niedojrzałości. Głupoty. Braku świadomości i wyobraźni. Przechodziłyśmy właśnie pod Ścianą Rozstrzelań w Brzezince z dziewczynami wygłupiając się, opowiadając sobie śmieszne historie kompletnie nie na temat z poprzedniego dnia, aż w końcu nauczycielka historii obudziła nas z tych godnych pożałowania, debilnych wybuchów śmiechu. Kompletnie nie na miejscu. Do dzisiaj ze wstydem je wspominam. Miałyśmy dokładnie 11 lat. Ten moment autentycznie mnie straumatyzował bo zdałam sobie sprawę, że o ile od zawsze interesuję się zbrodniami przeprowadzonymi na Żydach (z dużym prawdopodobieństwem bardziej niż inni wokół mnie), wydawały mi się one równocześnie czymś odległym, nierealistycznym, diametralnie różnym. Obcym. Śmiałam się ponieważ dla mnie te okropieństwa były nie tylko raz na zawsze skończone, ale przede wszystkim obce « ludziom normalnym ». Odsuwałam je.
Ponieważ istnieją Sympatyczni. Moja rodzina. Moi dziadkowie i mama, dla których dyskryminować Żyda, dyskryminować kogokolwiek zresztą (począwszy od dyskryminacji poprzez swoje własne myśli) równało się « skrajnej głupocie, niegodnej inteligentnego człowieka ». Dziadek, który był w stanie przebaczyć. Kochać Niemców po wojnie. Moja naiwna babcia myśląca zawsze i w każdej sytuacji, że wszechświat jest przepełniony życzliwością aż po brzegi, po oś obrotu swojej strukturalnej tkanki. Jako że życzliwość jest jego naturą, konstrukcją, pierwotnym kręgosłupem, w konsekwencji 99% ludzi, którzy nas otaczają jest nie tylko miłych, altruistycznych, wrażliwych jak przezroczyste liście kasztanowca z czasie bryzy. Z gruntu uczciwych. Logicznie niezdolnych do najmniejszego grzechu… Przez całe lata myślałam tak jak ona i pozostało mi do dzisiaj sporo cech tej niemożliwej do przezwyciężenia mentalności. Holokaust był w tym kontekście czymś potwornym, ale równocześnie historycznie jednorazowym. Ponieważ źli ludzie też są jednorazowi. Prawie nieistniejący. Bardzo, bardzo rzadcy psychopaci, którzy zdarzają się tylko raz, okrutni cynicy, którzy nadchodzą i znikają następnie na zawsze jak krótki błysk zapałki w pierwotnej jaskini. Groteskowe wyjątki z ogólnej reguły nobliwości. Niewytłumaczalny błąd w skądinąd spokojnym biegu rzeczy, łagodnym jak pudrowo- różowa piana gorącej kąpieli. Skaza na Idealnym Uniwersalnym Czasie, tak bardzo wstydliwa, że już nigdy się nie powtórzy. Czuliśmy się lepsi od Zła.
Wydaje mi się, że aż do 16go roku życia koncepcja « banalności zła » Hannah Arendt, zbrodnie « zwykłych, przeciętnych urzędników », myśl Primo Levi, Stefana Zweiga, czy szokujące eksperymenty psychologiczne Milgrama* nad stopniem posłuszeństwa jednostki wobec autorytetu były mi zupełnie nieznajome. Szkoda? Nie. Przynajmniej wierzyłam w przyjaźń bez rasy i pochodzenia. Lepiej było żyć złudzeniami.
Dehumanizacja, zaczynając od Państwa, kończąc na zwykłych ludziach. Żydzi. Opisujemy ich zawsze jako nieokreślone grupy, wymieniamy w bezpostaciowych masach, niewyróżnialnej, niewrażliwej, z każdym rokiem trochę bardziej rozproszonej mgle. W codziennych opowieściach jest mało lub wcale Salomei, sprzedawczyni przypraw z przeciwka w delikatnej sukience w czarne groszki. Judyty, która mieszkała pod 5ką przy Targowej za beżowymi drzwiami i pisała całkiem niezłe wiersze. Właściwie świetne. Gdzie zniknął lekko kulejący na prawą nogę 76- letni Ariel, tak dobry z matematyki, że 3 pokolenia Polaków regularnie, od lat przychodziły na jego wieczorne zajęcia? Wątpię, że to rozmycie wynika z zapomnienia i obawiam się, że jest raczej skutkiem lęku, wstydu, wyparcia właściwego traumie, wymówek. Spychamy pojedynczego człowieka na najbardziej odległe peryferia świadomości. Wymówki. Brakuje miłości w słowach.
Niedokładność w ocenie historycznej. Czasem, powiedzmy sobie, niesprawiedliwość. Momentami świadome, celowe zaprzeczanie. Odmowa przyznania wyjątkowego statusu Żydom i ich eksterminacji. « Ostateczne rozwiązanie kwestii żydowskiej ». Dlaczego tak rzadko zapominamy, że taki właśnie był PLAN? Jedyny, szyderczo wyjątkowy, ten który o mało co, o cudem uratowane, chyboczące się na wietrze Zbiegu Niepewnych Okoliczności ździebełka trawy nie wypalił? « „Oni jako jedyny naród skazani byli na zagładę za sam fakt bycia Żydami, więc nie można cierpień innych narodów stawiać na tym samym poziomie, operując słowem holokaust jako synonimem tragedii ». Mało nas. Mało. Wciąż za mało Polaków powtarza sobie te słowa Arcybiskupa Życińskiego. A powinni, i to jak mantrę. Idealizacja: wrzucamy wszystkie statusy i wszystkie cierpienia do jednego worka, niezależnie od faktów. Cisza Kościoła katolickiego, ostatnio jeszcze bardziej głucha. Obłuda. Propaganda. Sposób traktowania zmarłego w 2009 roku Marka Edelmana, jedynego z pięciu przywódców, którym udało się przeżyć Powstanie w Getcie Warszawskim. Kwestia dyrektora Muzeum Historii Żydów Polskich Polin. Metody, które wypadałoby powiedzieć, przekształciły się w Oficjalny Państwowy Wstyd. Wszystko to było raczej rzadkie, a nawet bardzo rzadkie, gdy byłam mała (a w każdym razie, nie byłam go świadoma), ale jest ostatnimi czasy coraz bardziej odczuwalne. Fałszywe spazmy Neo- Nacjonalistów.
Nieznajomość. Na to często odpowiadają mi: przecież na Zachodzie jest gorzej! Jedź do Paryża, jedź do Londynu, jedź do Sztokholmu, zobaczysz, tam nikt nie wie co to Lwów, jego getto i kanały, nikt się nie orientuje jaką rolę odgrywały w czasie wojny. Nikt nie słyszał o Łodzi, Będzinie, Sobiborze, Bełżcu, Białymstoku, ani Lublinie… Tak, widziałam, rzeczywiście. Ale tak jak mama, której dziecko nie chce się uczyć, mamy tym więcej pedagogicznych zobowiązań. Bo to stało się tutaj, u nas i u naszych sąsiadów. Nasze dziedzictwo. Wiedza ogólna. Oglądamy uznane na całym świecie filmy Agnieszki Holland. Mega słynna « Lista Schindlera » Spielberga. Ale nikt nas nie zabiera na zwiedzanie dawnej Fabryki Emalia. Fabryki znajdującej się w Krakowie, na wyciągnięcie ręki, pod przysłowiowym nosem nas wszystkich. Nie znam również nikogo w Polsce, kto zwiedziłby fabrykę sam, z własnej inicjatywy, a później komuś o niej opowiedział. Zero. Niewątpliwie dlatego, że za mało O TYM mówimy. Nie ma zachęty, żadnego « jedź tam, to ważne ». Czytelnictwo. Nie czytamy Żydów albo pomijamy wielkie europejskie nazwiska, niemieckie, austriackie, inne… Zapominamy o Tomaszu Mannie (« Czarodziejska Góra »!) i Stefanie Zweigu, kluczowych dla zrozumienia tego okresu w historii. Fascynujące wspomnienia z Wiednia tego ostatniego: zderzenie wspaniałego, cudownie kosmopolitycznego miasta z bezwstydnymi narodzinami nazizmu. Nie znamy (poza autentyczną elitą) Dzienników Anne Frank. Napisanych w Amsterdamie, tak bardzo sławnych, tych, które powinny być lekturą obowiązkową w liceum!! (są z pewnością cytowane we wszystkich podręcznikach szkolnych, które zachowałam, ale nie przypominam sobie żadnych nacisków, żadnej oficjalnej zachęty czy choćby wyraźnej porady dotyczącej tego tytułu). Czasami czytamy, ale nie mówimy, że chodzi o autora polsko- żydowskiego. Julian Tuwim, wielki poeta, jeden z największych, powszechnie znany. Kto, oprócz Witolda Gombrowicza mówił o tym na głos? Kto podkreślał równie mocno rolę żydowsko- polskiego środowiska literackiego w Warszawie lat ’20? A czasem czytamy, by później nigdy nie dyskutować. Gross. Jego książki i badania nad skandaliczną, totalnie nieakceptowalną postawą niektórych Polaków w czasie wojny. Całkowita cisza, z wyjątkiem kilku programów w radio i telewizji. Nie potrafimy o tym mówić. Dalej. Strach jest natrętny, pochłania nas i gryzie od środka, pozostawia otwarte rany. Jeśli udaje mu się sparaliżować tak wielu dziennikarzy i historyków- badaczy, co w takim razie począć ze « zwykłymi » ludźmi? Czytamy Żydów, staramy się pogłębić temat, a przede wszystkim uznać dramat, gdy prędzej, czy później przeszywający głos krzyknie gdzieś ZA KAŻDYM RAZEM « Hej, hej, a Polacy? Hej, słyszycie mnie? Polacy, powiedziałem!! My też, my też cierpieliśmy, przypominam, my też!!! ». Tak jakby mówienie o żydowskich cierpieniach wymazywało nasze. Kasowało Powstanie Warszawskie.
Polskie poczucie winy.
Po pierwsze własne, prywatne, indywidualne. Kim byliśmy pomiędzy latami ’20 a ‘45tym? Co tak naprawdę robiła moja dalsza rodzina, ich przyjaciele, koledzy i znajomi? Jak zachowała się elita, Oficjalnie Szanowani? Jaką rolę odgrywała w teatrze Tchórzy, Obrońców, Katów i Ofiar, Dzielnych i Zdrajców, Niesprawiedliwie Milczących i Neutralnych ze Strachu, Niegodziwych Zwycięzców i Absolutnych Przegranych, Moralnie Niewyraźnych i Trudnych do Oceny Wieloodcieniowców? Rolę odwagi? Czy kiedyś się dowiem? Czy będę wstydzić sie przeszłości, odwiedzin w piekle, czy wręcz przeciwnie, będę zarazem zszokowana i przeszczęśliwa bo prawdziwy okaże się wreszcie ślad naszych żydowskich korzeni i heroicznych wyczynów znanych z opowieści? A może to mieszanka wszystkiego naraz? Czasem myślę. W nocy.
Po drugie, publiczne. Ten potworny ciężar zawieszony na zawsze nad całym narodem- świadkiem jak czarna chmura wypełniona nadciągającą ulewą. Pada często, co najmniej kilka kropel. Jaki udział naszej własnej winy? Jaka część dziecinności, czy co gorsza (o wiele gorsza), obojętności? Czy czuliśmy nadchodzącą katastrofę, jeszcze większą niż ta, która nas zrujnowała? Mogliśmy zrobić więcej? Lepiej? Ostrzegać, ukrywać, pomagać bardziej, podejmować większe ryzyko? Nie wykorzystywać sytuacji, w przypadku niektórych w okrutny sposób? Nie mówić tak, nie zapadać się w niewrażliwości? Czy staliśmy na wysokości zadania? Już przed, a szczególnie w trakcie? Do jakiego stopnia? Czasem nie mogę spać. Otwieram polskie Google. Świadectwa obecnych mieszkańców dawnego krakowskiego getta. Natrafiam na nie przypadkowo. Prawie. Wrzesień 2019. « Słyszymy w mieszkaniu wycie, wrzaski palonych, mamy wrażenie jakbyśmy cały czas z nimi mieszkali, głównie wieczorem. » Roi się od duchów. Nie tylko ja nie mogę spać.
W reportażu « Zdążyć przed Panem Bogiem » Hanny Krall Polka zamieszkująca stare warszawskie getto śni o czyjejś stałej obecności. Źydówka, dawna właścicielka tego samego mieszkania pojawia się za drzwiami jednego z pokoi. Polka zaczyna się tłumaczyć: to nowy budynek, widzi Pani, dostałam to mieszkanie… Żydówka jest łagodna, spokojna, robi w stronę Polki gest w stylu « wszystko dobrze, proszę się uspokoić ». Następnie otwiera okno i wyskakuje z 4go piętra.
Antysemityzm. Dawniej był to dla mnie termin ponury choć całkowicie nieznajomy. Abstrakcyjny. Długo byłam przekonana, że nigdy przenigdy nie spotkałam nikogo, ani nie przeżyłam żadnej tego typu sytuacji. Tylko raz, być może dlatego, że nie byłam już słodkim dzieciaczkiem, « przyjaciel » rodziny odkrył kawałek swojej prawdziwej twarzy, wprost, na naszej salonowej sofie. Powiedział nagle i bez jakiegokolwiek ostrzeżenia, niewątpliwie dlatego, żebym nie uciekła czując zbliżający się nonsens « wszystkie polskie słabości gospodarcze i polityczne wynikały z ukrytej władzy, wpływu Żydów na państwo, wysokie stanowiska, najważniejsze funkcje.» Aż do reportażu o « PŁUCZKACH », Kielcach i Jedwabnem w tv. Aż do dnia, w którym chodziłam sobie po jednej z dawnych żydowskich dzielnic z kolegą, a ten nagle gwałtownie się zatrzymał: « aaaa, to tutaj były te Żydki? Pracowałem w tym mieście przez 15 lat i nigdy mnie to właściwie nie interesowało », dodał. Aż do targu owocowo- warzywnego obok dużego kościoła w Sosnowcu, moim rodzinnym mieście… Chłodnego, słonecznego dnia rzucamy z mamą okiem na dawną kamienicę rodziny Szpilman, jak to często mamy w zwyczaju. Cieszę się, że portrety spoglądają na nas z okien, jest napis na dole ściany, wszystko jest wreszcie lekko spersonalizowane w przeciwieństwie do tylu miejsc, o których mówiłam wyżej. Naszą kontemplację brutalnie przerywa człowiek, o którym można powiedzieć wszystko oprócz « zadbany » . « Wiecie, kto tutaj mieszkał? »- zbliża się do nas ciężkim krokiem i agresywnym głosem. – Tak, rodzina Władysława Szpilmana, wielkiego pianisty, zanim nie zostali przetransportowani z Umschlagplatz w Warszawie do Oświęcimia, on był jedynym z całej rodziny, który się uratował… – kieruję się w coraz bardziej to rozwlekłą wypowiedź, szybko oddycham i właśnie w tej chwili zaczynam zastanawiać się jak opowiedzieć mu o « Pianiście » Romana Polańskiego i czy w ogóle powinnam z tym człowiekiem rozmawiać, a jeśli tak, to o czym jeszcze, by uchronić go przed niewiedzą… gdy rozdzierający krzyk wydobywa się z jego ust i rozbrzmiewa nienawiścią na całym rynku, wypełniając nawet jego najbardziej mikroskopijne zakamarki i odbija się metalicznym brzękiem na wielkim dzwonie Katedry. – Żydzi!! Nie wiedziałyście?? Tu mieszkały te skur…ny, Żydzi!!
Dobrze znając legendarną odwagę mojej matki i wyobrażając sobie, co może dać w wybuchowej kombinacji z moimi własnymi, coraz bardziej bezczelnie wypowiadanymi do owego Pana zdaniami, ciągnę mamę z całej siły za rękę, starając się jak najszybciej oddalić. A jednak tego właśnie faceta bez stylu i duszy będę pamiętać całe życie.
Joyeuses Fêtes, remplies de Père Noël, de paix intérieure, de cannelle. De zestes d’orange, d’amitié et d’une cohorte d’anges. De bonté omniprésente, de clochettes du rêne Rudolphe, de lumière étincelante, de tendresse grande comme un terrain de golfe.
D’espoir infini pour 2020.
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Wesołych Świąt i Szczęśliwego Nowego Roku, Kochani. Oby sytuacja w Polsce była w 2020 mniej dramatyczna, niż obecnie.
Wesołych Świąt, wypełnionych Świętym Mikołajem, spokojem wewnętrznym, cynamonem. Skórkami pomarańczy, przyjaźnią i kohortą aniołów. Wszechobecną dobrocią, dzwoneczkami renifera Rudolfa, migoczącym światłem, czułością wielką jak pole golfowe.